Dans l'indifférence internationale générale, Israël poursuit ses exactions dans les territoires palestiniens. Plus de quarante Palestiniens ont été tués par l'armée israélienne depuis jeudi dernier, sans que la «communauté internationale» s'élève contre cette folie meurtrière contre le peuple palestinien. L'armée israélienne, accompagnée de chars et de blindés, de bombardiers F15 et F16 et d'hélicoptères de combat commet depuis le 28 juin, dans les territoires palestiniens occupés, ce qui s'apparente de plus en plus à des crimes de guerre (destruction délibérée des infrastructures économiques et administratives) de crime contre l'humanité (assassinats de civils, affamer la population) et d'une manière générale à un génocide du peuple palestinien dans l'indifférence de la «communauté internationale» qui avait su en revanche avoir les mots qu'il fallait pour condamner les tirs d'essai de missiles nord-coréens (voir article ci-dessous) qui, en réalité, ne menaçaient personne, en particulier dans l'état actuel de la situation en Asie du Sud-Est, même si Pyongyang semble vouloir prendre date. Alors les territoires palestiniens? La «communauté internationale», qui se désintéresse de ce qui se passe à Ghaza, donne l'impression de dire que c'est une affaire du seul ressort d'Israël auquel l'Occident semble lui avoir, de facto, donné droit de vie et de mort sur la population palestinienne. Et c'est exactement ce que traduisent les déclarations de responsables israéliens comme le général israélien, Ioav Galant, commandant de la région sud, qui a affirmé que l'opération dénommée «pluies d´été» allait «contraindre les terroristes à faire un bilan» et d'ajouter. «Ils vont réfléchir à deux fois avant de lancer des attaques lorsqu´ils verront, d´ici une semaine, un mois ou deux mois, que des dizaines voire des centaines de terroristes ont été tués, que des infrastructures ainsi que les bureaux ministériels ont été détruits». De son côté, le général de réserve Amos Gilad, conseiller politique au ministère de la Défense, a indiqué à la radio que «la durée des opérations de l´armée dépend des objectifs qui lui ont été assignés, à savoir récupérer le caporal Shilat et stopper les tirs palestiniens de roquettes contre Israël». Les propos de ces deux généraux israéliens diffusés par la radio israélienne, qui résument le sentiment général en Israël, n'ont suscité aucune réaction ni réprobation de la «communauté internationale» non seulement du fait que le général Galant, notamment, assimile tous les Palestiniens à des ‘'terroristes'' mais aussi celui par lequel il confirme le fait qu'Israël est prêt à détruire toute la bande de Ghaza pour retrouver le «soldat» Shalit. Pour ce faire toute la population palestinienne qualifiée de ‘'terroriste'' est prise en otage par l'armée israélienne sans susciter ne serait-ce qu'une mise en garde de la part de la «communauté internationale» décidément peu encline à contrarier les oukases israéliens. Que dire aussi du silence pesant, qui entoure le rapt par l'armée israélienne de huit ministres, 20 députés et 16 maires Palestiniens, de cet Occident qui continue à exiger la libération du militaire israélien capturé par la résistance? Le Premier ministre palestinien, Ismaïl Haniyeh qui, notons-le, vit dans la clandestinité, depuis les menaces d'assassinat proférées contre lui par Israël, a proposé samedi un cessez-le-feu et appelé à des «négociations sérieuses» sur le soldat israélien «sur la base d´un arrêt bilatéral de toutes les opérations militaires» entre Israël et les Palestiniens. Appel, immédiatement rejeté par Israël qui a allégué que «nous ne leur parlerons que lorsqu´ils auront accepté les conditions stipulées par la communauté internationale» qui sont en fait les exigences d'Israël, tant il est vrai qu'il y a deux belligérants dans le contentieux israélo-palestinien et qu'Israël ne peut imposer sa volonté aux Palestiniens comme à la «communauté internationale.» Or, Israël a encore une fois démontré qu'il fait fi du droit et de la loi internationaux en n'observant aucune de leurs règles dont le principe de «proportionnalité», comme de distinguer entre les civils et les combattants, ou encore de se garder de détruire des infrastructures civiles. Israël viole toutes ces lois qui s'imposent pourtant à tous les pays du monde sans que cela suscite la moindre critique et encore moins de condamnation de la part de la «communauté internationale» Or, les Etats-Unis ne cessent de dire qu'Israël a le droit de se défendre (tout en continuant à être présent militairement dans un territoire que le Conseil de sécurité considère comme occupé), les Européens, effrayés par une condamnation des exactions d'Israël, continuent à appeler à la retenue, mais ni Washington, ni l'Union européenne ne proposent de solutions afin de sortir de ce cercle vicieux et régler une tragédie qui dure depuis plus d'un demi-siècle. Est-ce simpliste ou trivial de dire qu'Israël doit retourner à la ligne de démarcation du 5 juin 1967 et engager avec les Palestiniens des négociations sérieuses, qui est le moyen le plus approprié et le plus direct, apte à donner à Israël la paix et la sécurité qu'il dit rechercher. Mais est-ce réellement le cas lorsque l'on observe qu'Israël a tout fait ces 40 dernières années pour que la situation d'ambiguïté demeure dans les territoires palestiniens considérés comme «arrière pays» d'Israël et zone d'extension future pour les Israéliens?