Israël poursuit son escalade folle contre le peuple palestinien. Depuis les élections législatives du 25 janvier remportées par le mouvement islamiste Hamas, la pression israélienne n'a cessé d'accroitre, tout en prenant des formes diverses. En effet, Israël tente d'étouffer économiquement les Palestiniens et leur nouveau gouvernement, qu'Ismaël Haniya, tête de liste du mouvement Hamas aux élections, a été chargé de former, en les privant de l'argent des douanes et des taxes prélevés sur leurs marchandises, transitant à travers les ports et les aéroports israéliens. Les 50 millions de dollars mensuels, transférés jadis par Israël, servaient à payer une grande part des salaires mensuels de quelque 140 000 employés militaires et civils de l'Autorité nationale palestinienne. Plus que cela, Israël use de tout son poids à travers les puissants lobbies juifs, afin de convaincre les pays donateurs d'arrêter leur aide financière aux Palestiniens, sans laquelle l'Autorité palestinienne ne peut survivre. De ce fait, les salaires de février sont incertains. Par ailleurs, ne se contentant pas de vouloir les affamer, Israël joue son rôle de colonisateur et d'opresseur, dans toutes ses dimensions. Assassinats, bombardements, emprisonnements, humiliations, confiscations de terres... sont le lot quotidien des Palestiniens. La machine de guerre israélienne a tué pas moins de 9 Palestiniens, blessé et arrêté des dizaines d'autres durant la semaine écoulée. Les opérations les plus meurtrières ont eu lieu dans la région de Naplouse en Cisjordanie occupée où le camp de réfugiés de Balata a été le théâtre de la dernière tuerie. Cinq Palestiniens du camp ont été tué jeudi. Le président palestinien Mahmoud Abbas a vivement condamné cette agression, la plus meurtrière depuis les élections palestiniennes du 25 janvier. « Nous condamnons fermement l'escalade israélienne à Naplouse et à Balata qui a fait cinq martyrs », a déclaré M. Abbas dans un communiqué. « J'appelle le gouvernement israélien à mettre fin à son agression contre le peuple palestinien, car cette escalade conduira à davantage de détérioration et sape les efforts visant à préserver le climat d'accalmie », a-t-il ajouté. Six autres Palestiniens ont été blessés par les tirs israéliens, dont un grièvement, dans le camp de Balata, selon les sources médicales. Une pacifiste américaine a également été blessée au bras par les tirs, ont affirmé des témoins et des sources médicales. Des témoins ont en outre affirmé que les soldats avaient ouvert le feu sur des secouristes palestiniens, blessant un ambulancier et un infirmier, venus évacuer les victimes. L'armée a décrété un couvre-feu dans le camp et bloqué toutes ses entrées tandis que des soldats ont pris position sur des toits de maisons, transformées en casernes militaires, comme à chaque incursion israélienne dans les agglomérations palestiniennes. Des familles entières passées systématiquement à tabac sont alors entassées dans une seule chambre, dans des conditions inhumaines. Le Hamas qui observe, quant à lui, une trêve unilatérale, même avant les élections, ne semble pas prêt à se faire laisser aller à la provocation israélienne, dont les responsables souhaitent une action militaire de ses combattants afin de prouver à la communaute internationale, qui lui est déjà acquise, que le Hamas ne peut être un partenaire valable dans tout processus de paix. Sami Abou Zohri, le porte-parole du mouvement, a dénoncé une opération « effroyable qui ne saurait passer sous silence. L'occupant israélien porte l'entière responsabilité de cette agression qui constitue un véritable crime de guerre ». « Nous appelons la communauté internationale à assumer ses responsabilités et à faire cesser ce massacre au lieu de demander à notre peuple d'arrêter la résistance », a-t-il poursuivi. Trois Palestiniens avaient été tués et une trentaine d'autres blessés lors d'une vaste opération menée par l'armée israélienne entre dimanche et mardi dans le même secteur de Naplouse. Cette campagne de terreur s'est poursuivie toute la nuit avec le bombardement par l'armée de l'air israélienne de huit routes d'accès à une zone du nord de la bande de Ghaza, dont elle a interdit l'accès aux Palestiniens.