La révision exceptionnelle des listes électorales se fera en octobre prochain. Le texte sur la révision de la Constitution sera soumis au Parlement au courant du mois de septembre, au plus tard début octobre avant d'être présenté au référendum 50 jours après son adoption. Hier, le chef du gouvernement, M.Abdelaziz Belkhadem, interrogé sur ce sujet s'est référé à l'article 174 de la Constitution qui définit la procédure à suivre dans le cas d'amendement de la loi fondamentale. Avant cette date, l'administration se prépare déjà à ce rendez-vous. La révision exceptionnelle des listes électorales se fera en octobre prochain, en prévision du référendum sur la révision de la Constitution, a souligné le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales M.Yazid Zerhouni. Si aucune surprise n'est attendue au niveau du Parlement qui a plébiscité la démarche du président de la République, à travers les motions de soutien qui ont marqué la clôture de la session de printemps, la position des citoyens algériens, elle, retiendra tout l'intérêt des observateurs, mais surtout celle du président de la République et de la classe politique. En effet, même si la Constitution lui confère le droit de promulguer la loi portant révision constitutionnelle sans la soumettre à référendum si elle a obtenu les trois-quarts (3/4) des voix des membres des deux chambres du Parlement, Bouteflika a pris la décision d'aller vers une consultation populaire avec tous les risques qu'une telle démarche peut comporter. La loi portant projet de révision constitutionnelle si elle est repoussée par le peuple, devient caduque. Elle ne peut être à nouveau soumise au peuple durant la même législature, et ce en vertu de l'article 175 de la Constitution. Conscientes de ces enjeux, les deux chambres du Parlement ont plaidé hier pour une mobilisation générale des partis politiques et de la société civile pour «sortir de la Constitution de 1996 trop marquée par la conjoncture tourmentée de la période de notre histoire qui a entouré sa promulgation pour ancrer la nation dans une loi fondamentale temporellement et politiquement plus pérenne». Amar Saâdani, président de l'Assemblée populaire nationale (APN), a affirmé dans son discours de clôture de la session parlementaire qu'«en pareille circonstance notre devoir est d'appuyer l'initiative présidentielle d'amendement de la Constitution». Pour Abdelkader Bensalah, président du Sénat, «le discours prononcé par le chef de l'Etat le 4 juillet n'a guère apporté de surprise pour nous. Le moment est plus que jamais propice à une révision du texte fondamental». L'Algérie de 2006 est différente de celles de 1996 et de 1963, défend le deuxième homme de l'Etat. «C'est la première fois dans l'histoire du pays qu'une révision constitutionnelle se fait loin des conflits et des crises majeures.» Bensalah a défendu dans son discours la nécessité de préserver le pouvoir législatif dans sa configuration actuelle. Sans équivoque il a estimé que dans la prochaine Constitution «ce pouvoir doit être représentatif de la volonté du peuple». Mais le plus important pour lui c'est que le Parlement «doit fonctionner avec les deux chambres», ce qui est une réponse aux parties ayant défendu la suppression de la deuxième chambre, à leur tête Amar Saâdani du FLN. Sur un autre chapitre, le Parlement promet de présenter en janvier prochain un bilan moral complet et minutieux de tout ce qui a été accompli au titre de la 5e magistrature. Un bilan qui va donner le coup d'envoi à la précampagne pour les législatives de 2007. «L'occasion sera offerte une ultime fois à chaque député de la 5e législature au cours des 9 mois qui resteront de sa mandature, de marquer de son sceau le plus constructif une étape charnière dans le processus de renouveau de notre nation», atteste ce dernier. Enfin, l'APN s'est félicitée du succès qui a couronné les discussions engagées entre le gouvernement et les partenaires sociaux dans le cadre de la 13e bipartite.