Bouteflika fera, au courant du mois d'août, une tournée à travers plusieurs wilayas du pays. La révision de la Constitution se fera vers la fin de l'année en cours, au plus tard, début 2008. M.Abdelaziz Belkhadem, le chef du gouvernement, relance le débat. Interrogé par la presse, hier, en marge de la cérémonie organisée par le président de la République en l'honneur des lauréats du baccalauréat au Palais du peuple, il a écarté l'éventualité de réviser la loi fondamentale durant l'été. «Le gouvernement n'a jamais dit que le texte sera soumis durant la session de printemps. C'est là une lecture faite et propagée par la presse nationale.» Pour le chef de l'Exécutif, la procédure inhérente à la révision de la Constitution, nécessite une préparation sérieuse et «prendra le temps nécessaire», avant qu'elle ne soit ficelée. Le projet sera-t-il soumis au Parlement au courant de la session d'automne? «Sans être formel, j'estime que cette possibilité n'est pas écartée.» Sur insistance des journalistes, Belkhadem ajoute que «la révision peut intervenir au début de l'année prochaine. Tout est possible». Le recours au référendum, est l'autre thèse remise en cause hier par le chef du gouvernement. Sur ce sujet, il nie, aussi, avoir déclaré que la révision se fera par voix référendaire. «Le choix appartient au président de la République. Seul habilité à trancher la date et la manière de la révision», soutient-il. A en croire Belkhadem, la révision du texte fondamental pourrait donc se faire par le biais du Parlement, ce qui est, certes une démarche constitutionnelle. Mais, ce qu'il faut signaler, c'est cette duplicité frappante dans le discours du chef du gouvernement. Belkhadem qui réduit, aujourd'hui, les informations circulant autour de la révision de la Constitution à une simple spéculation de la presse, a, pourtant déclaré, le 1er mai dans une conférence de presse, que «du nouveau est attendu après les législatives au sujet de la révision de la Constitution.» ça ne sera pas, d'ailleurs, la première fois que Belkhadem révèle une échéance, mais jusqu'à preuve du contraire, aucune n'a été respectée. Le secrétaire général du FLN tergiverse aussi sur la création du poste de vice-président. Il a défendu, le 1er mai, que «dans aucune des trois moutures présentées par le FLN au président, il n'a été fait allusion ni implicitement ni explicitement à la création du poste de vice-président». Cette déclaration s'avère comme un revirement dans les positions du FLN sachant que dans l'une des trois moutures, il est préconisé la désignation d'un ou de plusieurs vice-présidents. Dans le même chapitre, une source gouvernementale contactée par L'Expression, nous a confirmé que la révision de la Constitution n'est pas liée à la session du Parlement. «Le président peut convoquer, par décret, les deux chambres afin d'exposer son projet.» précise notre interlocuteur. Mahmoud Khoudri, ministre chargé des Relations avec le Parlement emboîte le pas à Belkhadem: «Il n'a jamais été question de présenter le texte portant révision de la Constitution au Parlement en juillet», a t-il confié à L'Expression. Khoudri atteste que «seul le président de la République sait quand cette loi sera dévoilée.» Ajoutant que «Les ministres ne détiennent aucune information.» Le énième report de la révision de la Constitution était très prévisible. Mais le compte à rebours semble commencé. Et pour cause, nous apprenons de source proche de la présidence que M.Abdelaziz Bouteflika fera, au courant du mois d'août, une tournée à travers plusieurs wilayas du pays. «Le programme est arrêté. Le président commencera par Oran et Mostaganem.» Notre source affirme que l'agenda présidentiel est très chargé durant l'été. Il est donc impossible de réviser la Constitution au courant des cinq prochains mois et ce,pour plusieurs raisons. Citons en premier lieu, «la rentrée sociale, le mois sacré du Ramadhan, et la tenue des élections locales, fin novembre». Le président de la République qui n'a jamais caché son voeu de revoir le texte fondamental, aura l'occasion d'expliciter et peut-être de lever une partie du voile sur ce dossier durant son escale à travers les wilayas du pays.