À peine la rentrée scolaire amorcée, les cours de soutien ont repris. Autrefois,de mqde optimal pour les classes d'examens, les cours particuliers ont fini par toucher l'ensemble des élèves des trois paliers d'enseignements. Chaque année, ces cours de soutien s'imposent en choix incontournable pour les parents pour combler les lacunes des enfants scolarisés. Les élèves n'ont même pas eu le temps de mettre de l'ordre dans leurs cartables que le temps de la reprise des cours de soutien a pointé du nez. Privés du week-end, ils sont des dizaines de milliers d'élèves à se rendre chaque vendredi et samedi à l'école parallèle. Celle-ci est devenue au fil des ans une école publique activant informellement. Intervenant en parallèle à la rentrée scolaire, cette activité est exercée dans des espaces le plus souvent inadaptés. Des garages, des salles de prière, le domicile de l'enseignant sont transformés en enceintes scolaires. Des espaces où le plus souvent on y dénombre plus d'une quarantaine d'élèves. En somme, c'est une activité dépourvue des conditions de scolarisation. Mais la quête d'un enseignement «plus compétent» contraint les parents à fermer les yeux sur certaines irrégularités entachant cette activité «informelle». Une surcharge que les parents acceptent volontiers tout autant que les associations des parents d'élèves et les différents syndicats de la communauté des enseignants. Ces derniers, à chaque menace de grève, mettent en avant les conditions professionnelles. Et pourtant,ce sont ces enseignants mêmes qui dispensent les cours de soutien dans des conditions inadaptées! En dépit de tout, ces cours de soutien s'érigent en une véritable école parallèle pour mieux assimiler les programmes validés dans l'école «officielle». Les inscriptions à cet enseignement toléré débutent, le plus souvent, le 15 août. Au-delà, il n'est pas évident de pouvoir trouver une place. Certains parents d'élèves font dans l'anticipation en obligeant leurs enfants à suivre quelques cours, notamment les matières essentielles. Cette activité parallèle à l'école publique est devenue un commerce juteux pour le collectif des enseignants dont certains «font du chantage, en donnant des exercices et des cours bien expliqués à leurs élèves inscris aux cours particuliers». Et à chaque matière, son tarif. Ainsi, les parents déboursent entre 20.000 et 25000 DA/mois pour les classes d'examens de fin d'année, BEM et bac². Des coûts appelés à être revus à la hausse avec les séances supplémentaires d'avant l'examen de fin de cycle. Des séances rémunérées selon la matière, entre 2500 et 300DA l'heure. À prendre ou à laisser. Pour les classes de 5eme, les tarifs oscillent entre 2500 et 3000 DA / mois. Pour faire face à ces dépenses, les parents d'élèves ne ménagent aucun effort pour mettre de côté un budget conséquent, au point de se priver de certains besoins jugés «secondaires», du moins durant la période de scolarisation. Une autre forme de saignée des ménages, qui font «contre mauvaise fortune bon coeur», pour assurer à leurs enfants un cursus scolaire sans échec. En somme, la généralisation des cours de soutien scolaire «clandestins» s'apparente à une privatisation par défaut.