Alger, El Mahroussa, la bien-gardée, «Mecque des révolutionnaires», mais aussi «capitale de l'or noir», le temps d'un sommet de l'Opep. Des slogans porteurs d'événements de premier plan qui resteront inscrits sur son fronton pour l'éternité en attendant d'accueillir un autre rendez-vous de dimension internationale qui doit se tenir les 1er et 2 novembre prochain dans la capitale algérienne: Le sommet arabe sur lequel se focalisent déjà les capitales mondiales. Il se déroulera et fera incontestablement date dans le sillage d'un autre événement qui a tenu en haleine spécialistes et stratèges mondiaux de l'or noir: l'accord historique d'Alger qui a fêté, hier, son sixième anniversaire. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole n'a pas raté l'occasion de le célébrer, lui faire la part belle. «Il y a six ans, la Conférence de l'Opep a tenu sa 170e réunion extraordinaire dans la capitale algérienne pour discuter de l'évolution du marché pétrolier et des moyens délibérés pour remédier au grave déséquilibre du marché. Parmi les principales décisions prises figurait la création d'un comité de haut niveau chargé d'élaborer un cadre de consultations entre les pays de l'Opep et les pays producteurs de pétrole non membres de l'Opep», a rappelé l'Organisation sur son site web. Ces décisions «cruciales» ont finalement conduit à la signature de l'Accord de Vienne lors de la 171e réunion de la Conférence de l'Opep, le 30 novembre 2016 et de la Déclaration de coopération (DoC) historique, entre l'Opep et les pays non membres de l'Opep (l'OPEP+), le 10 décembre de la même année à Vienne, en Autriche, rappelle l'Organisation. La signature de l'accord d'Alger marquait «un moment important dans l'histoire de l'industrie pétrolière mondiale, car elle a jeté les bases de ce qui est devenu plus tard un cadre sans précédent de coopération entre les pays membres de l'Opep et les pays producteurs de pétrole non membres de l'Opep, connu sous le nom de «Déclaration de coopération+», a souligné le secrétaire général de l'Opep, Haitham Al Ghais. Il faut, en effet, rappeler que l'accord conclu le 28 septembre à Alger est le fruit de longues et ardues tractations menées tambour battant sans relâche avec une détermination et un optimisme sans commune mesure par l'Algérie qui a réussi à gommer le différend entre Riyadh et Téhéran. Convaincre l'Arabie saoudite, chef de file de l'organisation, gros producteur mondial qui, au plus fort de la dégringolade des prix du pétrole, avait décidé de ne pas bouger le petit doigt quel que soit le niveau du baril, n'était pas uniquement chose aisée, mais relevait pratiquement du miracle. Le Royaume wahhabite avait estimé, à l'époque que cela conduirait à un rééquilibrage de lui-même du marché. Une stratégie qui ne s'est pas avérée payante. La brèche était ouverte. L'offensive diplomatique d'envergure et sans précédent, lancée par l'Algérie et initiée par l'ex-chef de l'Etat défunt, Abdelaziz Bouteflika, pour sensibiliser les pays producteurs (Opep et non Opep) à la dégringolade des prix du pétrole, s'y est frayé un passage. Des émissaires ont été chargés d'ouvrir un front diplomatique pour que cet objectif de longue haleine se concrétise. Il fallait sensibiliser les chefs d'Etat des pays producteurs de pétrole à travers des messages que leur avait adressés l'ancien président de la République. Se déplacer à Riyadh pour faire fléchir la position du chef de file de l'Opep qui avait opté pour le statu quo alors que les prix du pétrole s'enfonçaient. Se rendre en Azerbaïdjan, importante puissance pétrolière régionale du Caucase... L'initiative devait, cependant,attendre son heure. La réunion de Doha du, 17 avril 2016 qui s'est achevée sur un échec cinglant allait lui ouvrir le chemin. Le sommet de l'Opep qui s'est tenu à Alger le 28 septembre en marge du 15ème Forum international de l'Energie lui a tendu les bras. Il a été couronné par un accord qualifié, unanimement, d'historique par les médias et les experts internationaux.