L'ambassadeur de Palestine à Alger, le secrétaire général adjoint de la Ligue des Etats arabes sont les derniers à s'exprimer sur le Sommet arabe d'Alger. Ils rejoignent l'avis de l'ensemble des observateurs qui s'attendent à ce que la rencontre soit une éclatante victoire de la nation arabe. Les raisons du succès annoncé sont nombreuses. Il en est une, cependant, qui retient l'attention plus que toutes les autres. Il faut savoir en effet que l'Algérie n'a pas bâti sa stratégie d'unification des rangs arabes autour de la cause palestinienne sur un voeu pieux. Alger a fait des Palestiniens eux-mêmes les principaux acteurs de l'équation arabe. Cela n'a certainement pas été facile. Réussir le coup de maître de faire venir toutes les factions palestiniennes à Alger en témoigne. C'est fait depuis plusieurs jours déjà. L'ensemble des responsables politiques, représentant toutes les sensibilités qui traversent la société palestinienne vont très bientôt entrer en conclave. Leur mission: aplanir tous leurs différends et présenter au Sommet arabe une Palestine nouvelle, combattante et surtout unie. Cette séquence historique qui démarrera aujourd'hui même, dit-on, ou au plus tard dans les tout prochains jours, trouve son origine dans la poignée de main entre Mahmoud Abbas et Ismaël Haniyeh. Les deux hommes ont été réunis par le président Tebboune le 5 juillet dernier. Fallait-il croire à la poursuite du processus? La diplomatie algérienne y a fortement cru et, pour la première fois depuis 2007, année de la scission entre l'OLP et Hamas, les frères ennemis se rencontrent pour de bon. Et pour cause, l'on n'est pas dans l'un des nombreux dialogues biaisés organisés par un Etat de la région, mais bel et bien dans un très sérieux processus d'unifications qui a tous les attributs d'un acte historique sans précédent dans l'Histoire de la question palestinienne. Ce n'est aucunement une impression ou une opération politicienne quelconque, pour la simple raison que cette fois, le pays initiateur du dialogue, l'Algérie, a réuni toutes les conditions, politique, diplomatique et historique. Qu'on en juge donc: les partis et mouvements de résistance palestiniens sont au complet et aucune faction ne peut se retirer du dialogue. Les acteurs de ce dialogue sont mandatés par des millions de leurs compatriotes pour se réunir dans le pays qui voue un soutien sans faille à la libération de tous les territoires occupés par Israël. Un peuple totalement acquis à leur cause, heureux de les accueillir à Alger et impatient de célébrer leur unification. Les responsables palestiniens n'avaient jamais connu pareille «pression positive». Cela pour l'aspect historique qui plaide en faveur du succès du dialogue inter-palestinien. Au plan politique, on retiendra tout l'intérêt qu'accorde Alger au conclave. Très protégé de toute influence d'où qu'elle vienne, le processus se déroule dans des conditions politiques optimales et l'on retient un sens élevé de la responsabilité qui entoure la phase qui précède la conférence. La discrétion de l'ensemble des acteurs renvoie ainsi à l'idée que chaque Palestinien se fait de son rôle dans ce dialogue, avec une propension des participants à faire montre de compréhension de tous les avis. Cette pression politique, également très positive, est un argument de taille en faveur d'une issue heureuse que tous les Arabes attendent. Il faut dire, à ce propos, que quelles que soient les postures que prennent les gouvernements vis- à- vis de la question palestinienne, il est entendu que les peuples arabes sont tous pour une solution qui prenne en compte les intérêts des Palestiniens. La raison diplomatique qui pousse les leaders palestiniens à prendre leur responsabilité et tirer profit de l'occasion que leur offre l'Algérie est la présence à Alger, le 1er Novembre prochain, de l'ensemble des présidents et souverains arabes. Une opportunité inespérée. C'est effectivement la première fois qu'un dialogue inter-palestinien inclusif précède un Sommet de cette importance. La symbolique de la date du Sommet, le lieu et période du dialogue, la présence des chefs d'Etat arabes sont les ingrédients d'une opération diplomatique exceptionnelle.