Les larcins ne sont pas l'apanage exclusif des larrons qui s'ingénient dans leurs coups, en agissant discrètement et rapidement, tout en innovant de modes opératoires leur permettant d'accomplir leurs actes avec moins de fracas. Des familles entières se mettent de la partie et exposent leurs vies et celles de leur entourage aux risques et aux conséquences irrémédiables en s'attaquant aux réseaux d'alimentation en énergie. Les opérations inopinées de contrôle opérées par les agents de la Sonelgaz sont révélatrices du mal profond frappant cette entreprise. Dans leur rapport, ces contrôleurs ont relevé près de 2 000 cas de vols d'électricité, appelés communément «branchements illicites» ou encore «modifications opérées sur les compteurs de sorte qu'ils soient stoppés pour ne pas compter la consommation d'électricité. La majeure partie des cas de ces trafics ont été relevés au niveau de deux grandes communes, à savoir Oran-ville et Bir El Djir. Agissant à la hauteur de l'événement, les services contentieux de Sonelgaz ont lancé des poursuites judiciaires à l'encontre de prés de 500 familles. Ces dernières devant répondre aux chefs d'inculpations liées au délit de dépassements perpétrés à l'encontre d'un bien public, une entreprise publique à caractère commercial. Ce piratage intervient alors que la même entreprise continue à faire face aux mauvais payeurs. Dans un communiqué, la Sonelgaz a annoncé avoir «entamé le processus portant sur le recouvrement de ses dettes et ce à travers l'ensemble des districts et des quartiers de 24 communes», soulignant «d'importantes facilitations et autres privilèges accordés aux clients et abonnés concernés». S'agit-il des mauvais payeurs détenant des factures impayées depuis des années? Faisant la part des choses, la Sonelgaz tempère les ardeurs en faisant savoir que cette facture colossale est le fait du cumul de ces créances qui se sont entassées, suite au gel du paiement des frais liés à la consommation lors de la crise sanitaire de la Covid-19 à tel point que le montant global arrêté des dettes a, à la longue, explosé pour atteindre des seuils intolérables. Le montant global, arrêté à août dernier, s'élève à plus de 620 millions de dinars. Sur ce montant global, plus de 250 millions de dinars constituent les dettes des consommateurs privés, dont 130 millions pour les ménages, soit un taux de 80% de la facture globale en question. Cet état de fait est d'autant plus pénalisant que l'entreprise est sérieusement impactée, notamment en ce qui a trait au développement des projets envisagés par la Sonelgaz. Cette dernière appelle les consommateurs à se rapprocher de ses agences commerciales en vue de la régularisation, à titre graduel, des factures, en mettant, conjointement (clients et Sonelgaz) un échéancier de paiement arrangeant les deux parties, en plus de procéder au règlement simplifié des factures grâce au paiement électronique pouvant s'opérer au niveau de toutes les agences à travers le pays.