Le président de la République a présidé, hier, une réunion spéciale sur le contrôle du marché et la lutte contre la spéculation, indique un communiqué de la présidence de la République. Cette initiative fait suite à une déclaration du président de la République concernant la spéculation. Le chef de l'Etat avait été très ferme sur ce phénomène, jusqu'à préconiser de confier les enquêtes sur les spéculations aux services de sécurité chargés de la lutte contre le terrorisme. C'est dire l'exaspération du Président face à cette pratique, dont les conséquences sociales peuvent être lourdes. Le communiqué de la présidence de la République informe que la réunion a planché sur «la situation actuelle du marché, les perturbations dans la distribution de certains produits de consommation et le diagnostic du dysfonctionnement». Il y a ainsi une prise de conscience au plus haut sommet de l'Etat quant aux pratiques illégales, dont la finalité sont des hausses de prix, tout aussi illégales, touchant des produits de première nécessité, dont les prix sont justement réglementés, car bénéficiant d'une subvention directe de l'Etat. Cette situation qui, en s'aggravant porte atteinte au portefeuille, mais également au moral des Algériens, a tendance à se répéter. L'on a en effet assisté à la disparition cyclique des étals des commerces de l'huile de table, de la semoule, de la farine... bref, des produits alimentaires, dont la production sont généralement au-delà du niveau de consommation. Un phénomène qui, en se répétant suscite des suspicions quant à l'objectif de ce genre de pénurie cyclique. C'est sans doute de cette forte impression que l'on tire les ficelles qui a amené le chef de l'Etat à durcir la loi sur les spéculations illégales, portant la peine maximale jusqu'à 30 ans. Mais la sévérité de la loi ne semble pas agir suffisamment sur les criminels. Aussi l'implication des services de l'antiterrorisme, constitue-t-elle un autre niveau de gradation dans la lutte contre la spéculation illégale à grande échelle. Le communiqué souligne que «le président de la République a donné, par la suite, des instructions pour lutter et faire face fermement à ces comportements». Ces instructions n'ont pas été communiquées, mais l'on peut d'ores et déjà supposer que la guerre menée contre les réseaux de la spéculation sera sans pitié. On retiendra enfin que «la réunion a vu la présence du Premier ministre et des ministres de l'Intérieur, de la Justice, des Finances, de l'Industrie, de l'Agriculture, du Commerce et des Transports, ainsi que les responsables de tous les organes de sécurité», conclut le communiqué.