Le groupe ne s'est jamais éclipsé. Son absence est due plutôt à la difficulté de produire pendant la décennie rouge. Après les deux festivals du hawzi organisés par la wilaya de Blida et l'association musicale Nedjma et qui ont regroupé des jeunes troupes et celles des chevronnés, lors des journées théâtrales où on avait assisté à une participation maghrébine ainsi qu'à la fête des Beaux- Arts, en collaboration avec des écoles et d'artistes français, la wilaya de Blida connaît du 9 au 20 de ce mois un festival dédié exclusivement au folklore. Dans ce sens, 13 troupes folkloriques venues de 12 wilayas participent à ce festival qui se déroule dans plusieurs communes de la wilaya de Blida et relevant des daïras de Blida, Mouzaïa, Boufarik et Meftah. Selon M.Mustapha Beldjoudi, directeur de la culture au niveau de la wilaya de Blida, la concrétisation de ce festival, unique en son genre à Blida, a eu lieu suite à une décision émanant de l'actuel wali de Blida. «Il faut qu'on sache, et contrairement à ce qu'on pense, que la région de Blida n'a pas un seul style de musique qui se limite à l'andalou et au hawzi. D'ailleurs, les anciennes tribus de la Mitidja, à l'instar des Beni Misra et des Beni Salah, utilisaient, lors de leurs fêtes, El Guellal et El Bendir», dira-t-il tout en ajoutant que les styles qui sont présents lors de ce festival représentent les quatre coins du pays à l'instar du naïli, du chaoui, du gnaoui, du tergui, du kabyle, du aïssaoui, du kerkabou et tant d'autres. Il faut dire que cette fête du folklore a élu domicile dans les places et jardins publics comme celui de Patrice-Lumumba, sis à Blida-centre (ex-Bisot), et ce à partir de 21h00 jusqu'à minuit, où le public blidéen, connu pour être connaisseur de l'art, se divertit en dégustant des glaces, avec les chants sublimes du terroir accompagnés par des voix ensorceleuses qui nous font voyager à travers le temps et l'espace et les fortes «cadences» du baroud, signe par excellence de joie et de gaieté. Tout ça, ornementé par les beaux chevaux et les habits traditionnels que portent les différents éléments des troupes. Les organisateurs ont voulu profiter du caractère de proximité de ce festival en «incitant» les habitants de la ville des Roses et ceux des autres communes de la wilaya de Blida à sortir le soir afin «de profiter de la fraîcheur et de la stabilité et d'effacer les cicatrices qui nous font rappeler les douleurs et l'insécurité». Notons par ailleurs que la ville des Roses connaîtra le 25 du mois un hommage dédié au regretté Mohamed Semad, dit Soufadj pour sa personnalité de rebelle, mort il y a de cela deux années et connu pour être un chanteur de hawzi. L'hommage qui lui sera rendu coïncidera avec la Journée arabe de la culture.