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Un nom, une histoire et des exploits
Ahmed Fattani, doyen des éditeurs
Publié dans L'Expression le 14 - 11 - 2022

Comment décrire en quelques lignes, illustrées de photos, Ahmed Fattani?
C'est comme tenter d'escalader l'Himalaya sans crampons car l´exercice paraît ardu quand on veut éviter le ton dithyrambique. Mais le portrait du personnage se laisse aisément dessiner quand on sait le manager efficace et rigoureux: un meneur d´hommes qui ne tolère pas les seconds rôles.
Derrière sa silhouette élégante et affable, il y a un nom, une Histoire et des exploits. Et le dicton «le premier dans mon pays plutôt que le second à Rome» pourrait bien être sa devise. D´où sa passion du succès et du travail acharné, doublée d´une organisation et d´une méthode d´action redoutable, dont lui seul a le secret. N´est-ce pas qu´il a réussi à s´imposer en tant qu´éditeur respecté, alors que beaucoup l´ont donné pour «fini»?
Il est désormais l´un des meilleurs publicistes de la place d´Alger. Les volte-face et les colères intempestives, ça le connaît, cependant, Fattani reste très attaché aux valeurs et aux «sources» de sa culture, d´où peut-être sa force.
Fulgurante ascension
Né le 14 octobre 1946 à Bouira, son aventure avec le journalisme a commencé au printemps de l'année 1969. Issu du grand Lycée Amirouche de Tizi Ouzou, il réussit avec brio le concours d'entrée à El Moudjahid dirigé à cette époque par un autre géant de la presse nationale, le défunt Noureddine Naït Mazi. Le jeune Fattani fait ses premiers pas dans la rubrique culturelle puis affûte ses armes au prestigieux Centre de formation des journalistes, à Paris, avant d'être propulsé à la rubrique internationale
d'El Moudjahid, l'antichambre du ministère des Affaires étrangères.
Le succès a été fulgurant puisqu'il accède au grade de Grand reporter malgré son jeune âge.
Spécialisé dans les affaires du Monde arabe, c'est alors qu'il «épousa la cause palestinienne». Son reportage au Sud-Liban pour informer les lecteurs algériens sur l'héroïsme des fidaiyine palestiniens face aux soldats de l'entité sioniste dans la région de Mardj Ayoun, est resté dans les annales du journalisme de guerre.
Au milieu des années 80, Fattani a été nommé, à Tunis, Chef de bureau de l'agence de presse algérienne, Algérie presse service (APS). Il devient alors un témoin privilégié de la vie politique tunisienne et des activités de la Ligue arabe dont le siège s'y trouvait.. Il est avant tout un homme de presse qui a su côtoyer aussi bien les grands de ce monde que ses pairs avant de gravir les échelons et se distinguer comme leader de l´opinion, une profession qui ne tolère ni la triche ni le louvoiement. Il regagne le pays en 1990 et crée le 27 juin 1992, le journal Liberté.
C'est à cette époque qu'il a imprimé une révolution au monde de la presse écrite alors que les journaux privés étaient à leurs premiers balbutiements. Une révolution aussi bien dans le style rédactionnel, court et dense, une présentation à l'anglo-saxonne et une titraille qui accroche. Avec son expertise il a su insuffler un dynamisme opérationnel au sein de son équipe de journalistes. Malgré le contexte difficile de l'époque, son humanisme et son courage ont permis de fédérer l'ensemble du personnel du journal. Un manager hors pair, solide et armé d'une détermination inébranlable qui a porté le journal vers la réussite.Le succès du journal Liberté a été fulgurant: 300000 exemplaires six mois, seulement après son lancement!
Les deals mesquins ça ne le connaît pas! En témoigne son expérience à Liberté qui lui laisse comme un goût d´amertume et d´injustice. Mais, cette bavure de l´Histoire lui aura donné l´énergie nécessaire pour rebondir et permis de prouver au monde son immense talent d´entrepreneur.
Une âme de pédagogue
Contraint à l'exil par les menaces terroristes et les péripéties de la vie, il a connu sa traversée du désert. Il lui aura fallu plusieurs années de retraite, certes, salutaires, mais durement vécues. Ne dit-on pas que s'exiler c'est mourir un peu? Il a regagné le pays à l´orée de l´année 2000 afin d´y fonder, après le journal Liberté, une nouvelle publication, L´Expression.
Dès le lancement de L´Expression, il n´a eu de cesse de coacher son équipe, alors que peu de gens croyaient en cette nouvelle aventure. Dans sa quête d'approche au plus près d' un journalisme digne, éthique et professionnel, il a toujours eu une sainte horreur de cette réussite qui se passe de la morale. Ce respect des hommes se traduit chez Fattani par l´hommage qu´il rend à chaque fois à ses anciens responsables, à l´instar de Noureddine Naït Mazi.
L´actuel patron de L´Expression a une âme de pédagogue, puisque outre d´enseigner le monde via sa publication, il s´impose le devoir de transformer le siège de son journal en une véritable pépinière de talents. Des centaines de journalistes qui essaiment aujourd'hui la scène médiatique nationale ont été formés sous sa férule. Certains d'entre eux ont occupé des postes de ministres et d'autres servent encore le pays dans de hautes fonctions de la République.
Outre le fait de passer pour le pape du journalisme, Fattani est un gourou de la communication, un art dont il semble maîtriser toutes les subtilités.
Mais parler de communication ne va pas sans évoquer cette capacité inouïe qu´il a de séduire, de captiver par l´écrit ou la parole son lectorat ou son auditoire. Le secret? C´est que cet «animal politique» sait charmer, persuader. La patience est son autre arme, il sait plier sans rompre.
Souvenons-nous de l´épisode difficile d´un certain août 2003, quand sa publication a frôlé l´éclipse en plein été,après avoir été injustement suspendue pendant un mois.
Mais en capitaine aguerri, il a su tenir la barre et négocier les récifs afin de regagner des rivages plus sereins.
Epris de discipline, il voue un culte à l´assiduité: «La réunion du matin est une messe quotidienne!»,c,est, d´ailleurs, l´une de ses phrases fétiches et dont il arrose régulièrement une équipe qu´il booste à bloc à la moindre occasion.
Au moment où sa perpétuelle rébellion contre la médiocrité frise l´intolérance et oblige ses plus proches collaborateurs à faire preuve d'un long souffle sous peine de décrocher. Mais personne ne peut décrocher car Ahmed Fatttani est du bois dont sont faits les chênes...et les meilleurs journalistes. Salut l'artiste de la plume! Un maître, le dernier, dans un milieu où les plus grands reposent en paix.


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