Le procès marathon dans l'affaire du meurtre du jeune Djamel Bensmaïl à Larbaâ Nath Irathen (Tizi-Ouzou), s'est poursuivi jeudi par les auditions du reste des accusés. Les accusés sont poursuivis pour de lourdes charges en lien avec le meurtre du Djamel Bensmaïl, lors des gigantesques incendies ayant ravagé, l'été de 2021, différentes localités dans la wilaya de Tizi Ouzou. Il est à noter que le procureur général prononcera aujourd'hui son réquisitoire pour laisser place aux plaidoiries de la défense. Interrogé par le juge sur sa déclaration devant le juge d'instruction selon laquelle il assure le rôle du trésorier de la section du MAK à Larbaâ Nath Irathen, l'accusé (Yacine N.), répond: «Ce genre de structures n'ont aucune existence sur le terrain, elles relèvent du monde virtuel sur facebook». Le récit donnant froid dans le dos est sans contexte, celui décrit par l'accusé Iddir Ouardi. Il a raconté comment il avait «tranché la gorge du corps calciné de Djamel Bensmaïl, avant de lui ôter complètement la tête et de le frapper de coups de pied». «Encouragé par la foule qui criait: «Il faut l'égorger et lui trancher la tête, Je ne sais pas comment j'ai pu agir ainsi», indique-t-il. Le juge: «Avant de lui couper la tête, qu'avez-vous fait?». L'accusé: «Je l'ai égorgé d'abord à l'aide d' un cutter...». Le juge: «Avec-vous entendu la voix de Nabila qui appelait: égorge-le, coupe lui la tête...»?. L'accusé: «J'ai entendu une voix féminine (...), je ne l'ai pas vue mais je l'ai rencontrée quand je suis parti. Elle m'a demandé la route vers Alger. J'étais un peu ivre...». L'accusée, Nabila Merouane, une infirmière de Hadjout, a laissé entendre qu'elle avait pris sa voiture en compagnie de son amie pour apporter de l'aide à la population locale. Elle a reconnu «avoir appelé à lui couper la tête et dire: Tu meurs comme un chien, mais sous l'effet de la peur...». Appelé à la barre, l'accusé, Amrane. H., qui apparaît dans l'ultime vidéo prise par la victime sur son téléphone portable, affirme qu'il n'avait aucune intention de tuer Djamel Bensmaïl. «Je n'ai fait que demander à la victime, au milieu de la foule, de cesser de me filmer avec son téléphone portable»?, a-t-il soutenu. Le juge: «Vous avez déclaré devant le juge d'instruction que vous portiez la victime et renversiez son corps». L'accusé F. Ferhat, «J'ai juste retourné son pied, mais je ne l'ai pas traîné..». Avez-vous un liens avec le MAK? L'accusé: «Je n'ai aucune relation avec ce mouvement». Le procureur général revient à la charge: «Suivez-vous les pages facebook du MAK?» L'accusé répond: «Je ne les suis pas». Le procureur général: «Avez-vous dit que la victime devait mourir?». L'accusé: «Non je ne l'ai pas dit». Interrogé, l'accusé qui avait retiré les papiers d'identité de la victime à l'intérieur du fourgon de la police, l'accusé Mostefaoui C, a indiqué qu'il a appris le meurtre de Djamel Bensmaïl sur les réseaux sociaux. Le juge: «Que faisiez-vous dans le fourgon avec la victime? L'accusé: «J'ai retiré les documents d'identité de la victime et son téléphone portable». Le juge: Vous l'avez ensuite frappé? L'accusé: «Je l'ai frappé pour le maintenir à l'intérieur du fourgon et éviter ainsi que la foule ne le lynche, j'essayais juste de protéger le défunt». Le procureur général: «Vous aviez pu calmer les gens, mais vous avez dit que cette personne venait de Aïn Defla, comme si elle n'avait pas le droit d'être à Larbaâ Nath Irathen». L'accusé: «Je n'ai aucune intention de racisme ou quoi que ce soit du genre....». Appelé à la barre, Zetri Aghilès dira: «Quand je suis arrivé sur les lieux, j'ai frappé la victime deux fois avec ma main». «Quand je suis entré dans le fourgon, la victime m'a dit qu'elle n'a rien à voir avec l'incendie...», a-t-il poursuivi. Tentant d'arracher des aveux, le juge demande à l'accusé, pour quelle raison il avait frappé la victime?. Et l'accusé de répondre: «Parce qu'on nous a dit que c'est lui qui avait allumé l'incendie qui avait ravagé Larbaâ Nath Irathen.» À la question de savoir «s'il a quelque chose à voir avec le MAK, l'accusé répond par l'affirmative. Le procureur général lui demande pourquoi il a coupé ses cheveux après le meurtre, et de quoi il a eu peur? l'accusé a soutenu qu' «il a peur de la réaction des gens seulement. «Quand j'ai appris l'arrestation d'un des pyromanes, je me suis dirigé vers le commissariat pour le voir. Je suis entré dans le fourgon et je l'ai frappé avec les doigts de ma main», a-t-il reconnu. Le juge revient à la charge: «Vous lui avez asséné un coup de couteau». L'accusé: «J'ai affirmé cela, sous la contrainte devant la police judiciaire. Ils m'ont obligé». Le juge: «Pourquoi avoir fait cela?». L'accusé: «J'ai vu des femmes, des hommes et des enfants calcinés par les gigantesques flammes, c'était l'horreur...», a-t-il justifié. À son tour, l'accusé Khoualdi Tahar affirme, quand il est interrogé par le procureur général, qu'il n'a aucune relation avec le MAK et que le jour du meurtre il était sous l'effet de la drogue. «Que faisiez-vous le jour du meurtre? Avez-vous une relation avec le MAK? Que portiez-vous comme habit? est une série de questions posées par les magistrats à l'accusé Saâdadou Saïd. Ce dernier a répondu qu' «il tentait de pousser la foule en furie pour protéger la victime». L'accusé Yaici Ahmed, exerçant comme commerçant, est revenu sur ses déclarations devant le juge d'instruction. Le juge: «vous avez déclaré devant le juge d'instruction que vous aviez vu les accusés au moment où ils ont traîné le corps de la victime». L'accusé: «Non, ce n'est pas vrai. Je n'ai rien vu». Le juge le relance: «Qu'avez-vous fait d'autre? L'accusé: «J'ai seulement pris une photo de la victime». L'accusé Tricha Tayeb dit «Tiarti» a indiqué qu'il est allé à Larbaâ Nath Irathen «pour rendre visite à sa femme et à sa mère après qu'elles ont contracté le coronavirus, auquel elles avaient succombées...». Le juge: «Que faisiez-vous au niveau de la place Abane Ramdane? L'accusé: «J'ai essayé de couvrir le corps de la victime avec un carton. Pour rappel, le procès, ouvert mardi dernier, s'est poursuivi tout au long de la journée de mercredi.