La Protection civile a pour missions principales, le sauvetage et le secourisme des citoyens, en cas de situation indélicate. Toutefois, vu le grand nombre d'appels au secours quotidiennement, il faut dire qu'il arrive que les pompiers soient dépassés, notamment en cas de plusieurs accidents au même moment et surtout en cas de catastrophe naturelle, le secours peut ne pas arriver à temps là où il est demandé. Les pompiers soulignent que parmi les appels d'urgence qu'ils reçoivent, beaucoup de cas concernent des accidents domestiques qui pourraient être traités immédiatement par un membre de la famille s'il y était initié. C'est justement pour ces raisons que la direction générale de la Protection civile a depuis l'année 2010 lancé un programme de formation de secouristes sous le thème « un secouriste dans chaque famille». Pour la wilaya de Bouira, cette formation a débuté la même année où elle a été annoncée, affirme le lieutenant Yousef Abdat, chargé de la cellule de communication de la Protection civile de cette wilaya. Il revient sur le contenu et l'objectif essentiel de cette formation, ainsi, il cite beaucoup de cas d'urgences domestiques qui pourraient être facilement secourus par un membre de la famille formé dans le secourisme, entre autres, l'électrocution, feu de cuisine, intoxication au CO2, un objet dans la gorge d'un enfant, attelles en cas de fractures etc. Notre interlocuteur précise par ailleurs que ces formations de secouriste sont prises en charge par des spécialistes en la matière durant vingt et un jours. Il parle également de deux niveaux de formation (premier niveau et deuxième niveau) qui seront sanctionnés par une attestation de secouriste, bien entendu après un examen d'évaluation final. Il précise par ailleurs que le deuxième niveau est dédié aux majors de promotion du premier niveau. À ce jour et depuis 2010, notre interlocuteur parle de pas moins de 2 767 secouristes de premier niveau formés, dont 676 femmes. Ce sont toutes les unités de la Protection civile à travers le territoire de la wilaya qui sont concernées par cette formation, à savoir, M'Chedallah, Lakhdaria, Sour El Ghozlane, Aïn Bessem, Hizer etc. L'unité principale de Bouira, quant à elle, s'est occupée aussi de la formation du deuxième niveau au profit de 53 éléments, lesquels étaient majors des promotions précédentes, rappelle le lieutenant Youcef Abdat. La formation du niveau 2, précise notre interlocuteur, se fait durant un mois et comprend d'autres techniques de sauvetage plus compliquées, à savoir, les techniques de relevage, travail en ambulance, extraire un blessé du véhicule etc. Les secouristes disposeront d'une carte qui leur permettra justement d'intervenir en cas de besoin. Enfin et pour voir de plus près le déroulement de ces formations, nous avons tenté d'assister à une séance pratique au niveau de l'unité principale de Bouira. Là, les personnes en formation n'ont pas caché leur satisfaction de la qualité des cours dispensés par les formateurs «nous avons appris des techniques en or, qui nous permettront de sauver de la mort, nos enfants, nos familles ou d'autres personnes», nous dit un jeune homme et à côté de lui «là, je n'ai plus peur pour mes enfants des accidents domestiques, finalement je peux moi-même sauver les miens», nous dit avec beaucoup de joie une jeune dame en formation. Les formateurs, quant à eux, sont revenus sur l'intérêt de former un secouriste pour chaque famille, en effet disent-ils «beaucoup de nos interventions pour les accidents domestiques pouvaient être traitées immédiatement si la famille disposait d'un secouriste». Il y a lieu de souligner enfin que ces formations ont été suspendues durant la pandémie de Covid- 19, le lieutenant Abdat révèle qu'actuellement ils sont repris avec une promotion de 186 candidats à travers les différentes unités de la wilaya et à la fin de la formation, ceux qui seront admis à l'évaluation finale auront leur diplôme de secouriste premier niveau. Par ailleurs, le même officier revient sur les différentes interventions où pourraient intervenir les secouristes, notamment du deuxième niveau, il parle surtout des accidents de circulation fréquents «la wilaya étant traversée par une autoroute sur 100 km environ» dit-il, aussi les accidents domestiques liés à l'inhalation du CO2 ou même les premiers réflexes utiles devant un feu d'appartement et bien sûr en cas d'accidents domestiques connus liés à l'imprudence des enfants ou de catastrophe naturelle qui nécessiteraient un nombre importants de secouristes.