La commune ne demande pas l'impossible et de menus investissements sauront certainement rendre le sourire à cette population tragiquement touchée par les années de braise! Sidi Naâmane est une commune de la daïra de Draâ Ben Khedda. Une région comprenant plusieurs villages et hameaux et dont les populations vivent surtout d'agriculture. C'est, qu'ici, la terre est fertile, l'eau ne manquant pas et les gens travailleurs. C'est grâce à ces paysans que la région de Draâ Ben Khedda, par exemple, a des fruits et légumes frais sur les étals de ses marchés. A Sidi Naâmane-centre qui est le chef-lieu de commune, on rencontre quelques édifices publics, tels le siège de la commune, le collège, l'agence postale et le centre de santé ainsi qu'un multiservices et, tirez le rideau, il n'y a plus rien à voir. Les habitants ont cette générosité des gens humbles. Dans les villages entourant le chef-lieu, tels Litama, Zaouia, Boumhala, Tala-Mokar ou encore Draâ Khelifa, Bourdim ou Zebouidj-Kara c'est surtout la pauvreté qui saute aux yeux. Certes, la région a souffert du terrorisme durant les années 1994 et 1995, bien des villages ont connu l'enfer de la violence. Des familles entières pour ne pas dire plus, ont fui les villages, notamment à Tala-Moktar, Boumhala et Litamia pour aller s'installer sous des cieux plus cléments. Aujourd'hui, plusieurs de ces familles ont amorcé un retour vers leurs terres et leurs villages et la région est fort heureusement plus sécurisée que durant les années de feu. A Tala-Mokar et à ce jour, l'on rencontre encore des maisons vides de leurs occupants. Dans la région, de nombreux postes avancés des forces de l'ordre et un détachement de la police communale veillent au grain. Il fut un temps que les habitants cherchent d'ailleurs à oublier, où des têtes sans corps et des corps mutilés sont trouvés par les habitants dans les ruelles des villages. Aujourd'hui, les temps sont plus calmes mais l'angoisse semble toujours là quand on voit des fillettes par exemple toutes en hidjab et cette peur évidente des «étrangers» à la région qui font penser aux années difficiles. A Sidi Naâmane, la terre est généreuse et pour peu qu'on la travaille, elle sait être prodigue! Ce sera certainement là que réside l'avenir de cette commune isolée et ce sera aussi la terre qui aidera les habitants à oublier l'enfer subi! Les vergers de Bourdim ou encore les potagers de la région, alliés aux oliveraies, donnent une idée de la richesse des paysans pour peu qu'on les laisse travailler en paix! Les habitants de Sidi Naâmane, grâce aux nombreux fourgons de transport de voyageurs reliant la commune au chef-lieu de daïra, Draâ Ben Khedda, sont finalement «en ville» sans subir les inconvénients des cités- dortoirs! Mais dans ces nombreux hameaux et villages aucune structure n'existe pour occuper les nombreux jeunes gens dont la seule occupation, mis à part les travaux agricoles, semble être le rêve d'une autre vie! Une aire de jeu, un cybercafé, une bibliothèque et d'autres commodités semblent être ce dont ces jeunes ont besoin pour lutter contre l'ennui et le désoeuvrement. Sidi Naâmane ne demande pas l'impossible et de menus investissements sauront certainement rendre le sourire à cette population tragiquement touchée par les années de braise!