L'année 2022 touche à sa fin sans que le conflit en Ukraine n'apporte aucun signe d'apaisement, alors que les conséquences, pour le monde entier, en sont dramatiques, notamment en ce qui concerne les livraisons énergétiques et alimentaires qui ont gravement affecté les économies des pays pauvres. Le séjour du président ukrainien Zelensky à Washington, voici quelques jours à peine, aura été marqué par son intervention très applaudie devant le Congrès américain, avec un air de déjà-vu lorsque l'ancien Premier ministre sioniste, Benjamin Netanyahu, s'offrait le luxe d'y snober le président Barack Obama. Au cours de la rencontre entre Joe Biden et son homologue ukrainien, ont révélé les quotidiens The Washington Post et The Wall Street Journal, il n'a pas été seulement question de livraisons d'armes et de points de situation sur la guerre qui se déroule depuis février dernier mais aussi de négociations de paix entre les camps russe et occidental. Il semble donc que le président américain ait tenu à sonder Zelensky sur la suite des évènements afin de connaître ses intentions réelles quant à la manière dont il envisage la paix et les échanges indispensables à sa réalisation. Pour aussi théorique qu'il ait pu être, ce dialogue fait abstraction des intentions de la Russie qui, à ce stade, considère toujours que les dirigeants ukrainiens posent des conditions inacceptables pour s'asseoir à la table des négociations. Selon The Washington Post, les trois scénarios sur un arrêt négocié du conflit, débattus au niveau de la Maison-Blanche et du Pentagone, se fondent sur un retrait des forces russes de l'ensemble du territoire ukrainien d'avant le début de l'opération spéciale, auquel cas celle-ci perdrait logiquement toute sa raison d'être. De plus, Moscou vient de déclarer que les Etats-Unis mènent une «guerre indirecte» contre la Russie, avec la fourniture incessante d'armes dont la prochaine livraison concerne les missiles de défense antiaérienne Patriot, extrêmement coûteux et difficiles à manier sans une formation pointue. Or, le Congrès américain a voté, au lendemain de l'intervention de Zelensky, un vaste projet de loi de finances des services fédéraux, d'un total de 1700 milliards de dollars, dont 45 milliards pour l'Ukraine. L'ancien président Donald Trump, à nouveau candidat pour 2024, a qualifié jeudi le texte d' «abomination», l'imputant à l' «extrême gauche», aux élites de la capitale et aux lobbies pro ukrainiens. De quoi donner des sueurs froides à son entourage immédiat et à ses propres lobbies! De son côté, le Kremlin a réagi en constatant qu'il «n'y voit aucune volonté d'écouter la Russie», auquel cas les efforts des troupes russes vont se poursuivre, aussi bien dans les régions de Donetsk et Kharkiv qu'autour de Kiev qui dit craindre de nouvelles frappes sur ce qu'il reste de ses infrastructures énergétiques et reconnaît «une situation difficile». Jeudi, le ministère russe de la Défense a fait état d'une nouvelle visite de Sergueï Choïgou sur la ligne de front pour inspecter les positions et les «conditions de déploiement du personnel et du matériel militaire», au moment où Valéri Guerrassimov, le chef d'état-major, assure que «la situation s'est stabilisée et que les «principaux efforts se concentrent sur la libération de Donetsk», ajoutant en outre que plus de «1300 cibles d'importance critique» ont fait l'objet de frappes. Surtout, il s'est félicité de l'emploi «pour la première fois, dans des conditions de combat, d'armes hypersoniques telles que le missile Kinjal».