Après le rappel de leurs diplomates, des pays de l 'Otan recommandent à leurs ressortissants de quitter l'Ukraine. C'est le cas de l'Allemagne et de la France. En cause, la reprise des escarmouches dans les zones autonomistes de l'Ukraine. La Russie ne change rien au programme de ses manœuvres militaires. Après celles menées en Crimée qui se sont terminées à la fin de la semaine dernière, Vladimir Poutine a supervisé, hier, de nouvelles manœuvres avec des exercices stratégiques. Le Kremlin a indiqué que les exercices stratégiques russes menés samedi sous la supervision du président avaient impliqué des "tirs de missiles balistiques et de croisière". "Les objectifs prévus lors des exercices des forces de dissuasion stratégique ont été accomplis pleinement, tous les missiles ont atteint les cibles fixées", a indiqué la présidence russe dans un communiqué. La télévision publique russe a diffusé des images du président Poutine, assis au côté de son homologue et allié bélarusse Alexandre Loukachenko, écoutant depuis une salle de crise les rapports de ses généraux par visio-conférence. Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a indiqué que les exercices impliquaient des tirs de missiles balistiques hypersoniques Kinjal et des missiles de croisière hypersoniques Zircon, de nouvelles armes russes que M. Poutine a précédemment qualifiées d'"invincibles". "L'objectif principal des exercices en cours est d'entraîner les forces offensives stratégiques pour infliger une défaite garantie à l'ennemi", a indiqué pour sa part le chef de l'état-major russe, Valeri Guerassimov. Ces tirs interviennent dans un contexte de tension entre Kiev et Moscou, ayant donné un prétexte à l'Otan pour préparer une nouvelle guerre contre la Russie si elle attaquait l'Ukraine. L'Ukraine, où les séparatistes russophones ont repris les armes et lancé des attaques contre Kiev. Des obus sont tombés hier près du ministère de l'Intérieur ukrainien, alors qu'un soldat a été tué au front. Devant les préparatifs occidentaux de la guerre et le jeu double des Etats-Unis, la Chine a fait ouvertement son entrée, hier, dans ce conflit en appuyant la Russie, donnant ainsi forme à l'axe Moscou-Pékin. "Les préoccupations de la Russie à propos de l'Ukraine doivent être respectées au même titre que celles des autres acteurs de cette crise qui menace de dégénérer en conflit", a estimé hier le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi. "Toutes les parties ont le droit d'exprimer leurs préoccupations, et les préoccupations raisonnables de la Russie doivent être également respectées et prises en compte", a déclaré le ministre chinois lors de la conférence sur la sécurité à Munich, alors que Pékin a apporté son soutien à des revendications de Moscou dans cette crise. Et aux menaces du président américain Biden, qui continue de renforcer sa présence militaire dans les pays de l'Est tout en promettant des renforts supplémentaires, des capitales comme Paris ou Londres estiment qu'il y a encore une chance pour une solution diplomatique. Ainsi, le Kremlin a confirmé que le président Poutine allait s'entretenir aujourd'hui, par téléphone, avec son homologue français Emmanuel Macron, pour discuter du conflit dans l'est de l'Ukraine. L'appel est "à l'agenda du président" pour aujourd'hui, a indiqué le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Vendredi soir, l'Elysée a annoncé cet appel destiné à "éviter le pire" en Ukraine. Emmanuel Macron doit également s'entretenir avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Par ailleurs, l'Allemagne et la France ont demandé à la Russie d'appeler à la retenue dans l'Est ukrainien et "d'user de son influence sur les séparatistes" de l'Est de l'Ukraine "pour appeler à la retenue et contribuer à la désescalade".