Le secteur de l'habitat semble vouloir inculquer un nouveau souffle aux différents projets. «Le citoyen exige l'émergence de la qualité dans la conception des programmes d'habitat», a déclaré le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme. Près de 70.000 constructions inachevées ont été recensées rien que pour la wilaya d'Alger. Pour l'ensemble du territoire national, cela se chiffre à des centaines de milliers. Le paysage urbanistique du pays sombre, désespérément dans la «bidonvillisation» et nos villes tendent plutôt à ressembler à des pétaudières qu'à des villes qui répondent aux normes classiques et traditionnelles de la modernité et d'une qualité de vie auxquelles aspire tout citoyen. Le secteur de l'habitat, sous la houlette de son premier responsable, M.Mohamed Nadir Hamimid, ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, semble vouloir inculquer un nouveau souffle aux différents projets inhérents à son département et ce, dans le cadre du plan de développement économique initié par le président de la République. Intervenant à partir de Guelma, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme a insisté sur l'émergence de la qualité dans la conception des programmes d'habitat. «C'est une exigence citoyenne», a-t-il ajouté en substance. Quand on connaît les lenteurs prises en matière de livraison de logements, le souci pourtant majeur de la qualité est paradoxalement relégué au second plan. Près d'un millier de personnes se sont rassemblées dernièrement pour protester devant la direction de l'Aadl à Oran contre le retard accusé dans la réalisation de leurs logements, alors que leurs dossiers ont été déposés en 2001. Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme a eu déjà à se prononcer lors de sa dernière visite à Sidi Bel Abbès sur les insuffisances enregistrées en matière de production urbanistique et architecturale en dépit des énormes efforts financiers consentis par l'Etat. Ces insuffisances sur le plan de la production architecturale et urbanistique sont nettement visibles dans le domaine du logement, des équipements publics, des travaux d'assainissement, de viabilisation et surtout des mesures d'accompagnement qui donnent son véritable cachet à la ville. Lieux de loisirs, espaces verts, commodités de transport...Les populations aspirent non seulement de manière légitime à un habitat agréable, mais aussi à un environnement adéquat et à une bonne qualité de vie. Le ministre de l'Habitat, qui appelle à une mobilisation des urbanistes et des architectes pour répondre et participer à cette oeuvre a, dans ce sens, expliqué que «la qualité du logement et la réalisation des ensembles d'habitat agréables à vivre constituent un grand défi à relever dans la concrétisation des programmes financés par la collectivité nationale». En ce sens, un programme de révision du Plan d'occupation des sols est destiné à répondre aux nouvelles demandes en matière de concrétisation des programmes d'habitat et d'équipement public. Les communes concernées seront dotées de nouveaux textes et d'outils d'urbanisme adaptés aux besoins de construction et d'aménagement des espaces. Ce qui obéit au souci d'ouvrir des espaces de concertation et de dialogue entre l'ensemble des partenaires dans le secteur pour mieux appréhender les problèmes et les difficultés rencontrées sur le terrain. Une enveloppe financière de 1,7 milliard de dinars a été consacrée à la réalisation de réseaux routiers dans les communes de la wilaya d'El Oued ainsi qu'à l'amélioration urbaine de cités Opgi et de certains lotissements sociaux. Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme a appelé, par ailleurs, à revoir la conception de l'habitat rural. Cette nouvelle vision de la conception de l'habitat rural doit s'articuler autour de la stabilisation et l'amélioration des conditions de vie des populations tout en tenant compte de leur spécificité. Le débat s'est focalisé sur le rôle des bureaux d'études, la place de l'architecte dans la conception des programmes d'habitat, l'accès au marché et les lenteurs dans l'élaboration des Plans d'occupation du sol (POS). Ce regroupement de Guelma, troisième du genre, doit en appeler d'autres.