Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme s'est montré très sévère à l'égard des responsables locaux quant à la conception des programmes de construction. Il leur a demandé d'améliorer la qualité architecturale du cadre bâti. Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme Nourredine Moussa, lors de sa visite avant-hier dans la wilaya de Tiaret, a insisté sur l'émergence de la qualité dans la conception des programmes d'habitat, le paysage urbanistique sombrant, de longues années durant, dans la bidonvilisation. Dans ce contexte, le ministre, qui avait pour premier point de chute le nouveau pôle universitaire à Karman, a déclaré que les résultats sont plus au moins apparents et que par cette démarche la wilaya constituerait un fleuron de l'urbanisme moderne quand on sait que le taux de réalisation a atteint durant l'année en cours la livraison de 4 664 logements. Quant aux nouveaux programmes, 6 960 logements sont lancés alors que seulement 5 644 ont été inscrits. Au demeurant, le ministre avait pris connaissance des bilans exposés au cours de cette sortie par les responsables respectifs de son département, en présence des bureaux d'étude, et qui avaient concerné essentiellement les volets logement, urbanisme et équipements publics ainsi que les actions d'accompagnement engagées par le secteur en faveur de l'amélioration de la qualité architecturale et technique du cadre bâti produit et les impacts attendus de la réalisation du principal objectif d'honorer les programmes inscrits pour le compte de la période 2005/2009. Dans ce sillage, il a exhorté, avec insistance, les responsables du secteur de l'habitat à endiguer définitivement les désordres urbanistiques. À cet effet, il insistera sur la nécessité de mener une réflexion permettant de traiter le problème du couronnement des constructions, de répondre aux nécessités d'aménagement des terrains destinés à l'urbanisation et de rattraper les viabilités des tissus urbains frappés de déficits ou de confusions quelconques. Pour Nourredine Moussa, l'amélioration de l'insémination architecturale doit être élevée au rang de préoccupation majeure pour l'ensemble des intervenants dans l'acte de planifier ou de bâtir. Dans ce sens, il avait suggéré, à titre indicatif, la mise en place d'une antenne parabolique collective au niveau de chaque cité afin de préserver l'environnement parfois détérioré par des installations individuelles. Toutefois, en plus de Tiaret où il a sillonné plusieurs projets, le ministre a visité certains autres implantés au niveau des daïras de Sougueur et Bouchekif, à savoir le projet de construction de 310 logements sociaux, le centre de loisirs scientifiques et la piscine semi-olympique à Sougueur et un échantillon de logements ruraux à Bouchekif. Au passage, il y a lieu de relever que les couches sociales les plus défavorisées continuent à interpeller les cortèges ministériels quand l'occasion se présente. Ainsi, à Sougueur, les citoyens lésés et qui avaient été privés du droit d'avoir un logement participatif en dépit de l'acquittement des honoraires en vigueur, le ministre a tenté de tenir un discours plus au moins rassurant. “Prenez ce dossier, monsieur le ministre. Nous avons entièrement confiance en votre bonne foi de mettre fin à notre calvaire”, lui lance une dame qui estimait ne plus savoir à qui s'adresser pour être rétablie dans ses droits. R. SALEM