La chirurgie esthétique et réparatrice n'est plus cet acte opératoire nécessitant des transferts à l'étranger et exigeant par là même de grandes dépenses en devises. Cette spécialité de haute technicité et de précision est désormais démocratisée, elle est accordée à l'ensemble des citoyens n'ayant aucun revenu. Elle est disponible en Algérie et de surcroît, à Oran, très précisément au niveau de l'Etablissement hospitalo-universitaire du 1er -Novembre 1954. Les praticiens de ce service ont fait étalage de leurs prouesses en accomplissant avec brio des interventions ayant rendu aux malades le goût à la vie. Le service maxillo-facial de l'EHU a effectué près 30 interventions aux patients, contraints, par cette affection, au silence en raison du blocage de leurs maxillaires. Des patients souvent victimes de graves fractures au niveau de la mâchoire. «La prothèse mise en place au profit des malades est entièrement algérienne», a indiqué le professeur Baghdad Karim Hirèche, en marge des travaux scientifique sur la chirurgie esthétique et réparatrice, organisés, jeudi, par l'EHU d'Oran, en collaboration avec la Faculté de médecine d'Oran. La même source a expliqué que «cette prothèse a été conçue par une équipe de chercheurs du service de la chirurgie esthétique de l'EHU, en collaboration avec un ingénieur en informatique et en robotique, de Tlemcen». «Nous avons entamé des interventions chirurgicales et à mettre cette trouvaille au profit des malades dès l'obtention du brevet d'innovation accordé par l'Institut national algérien de la propriété intellectuelle, l'Inapi», précisant que «ces opérations portent sur la mise en place des prothèses aux malades ayant été victimes de chute et autres accidents ayant provoqué de graves problèmes liés au mouvement de leurs mâchoires». «Ces patients éprouvent, du coup, des difficultés à converser et à se nourrir, compte tenu de graves douleurs». Baptisée «Plaque en Z», cette innovation est une réussite totale, a précisé la même source. Cette prothèse est en titane et le corps humain la tolère facilement. «Son prix, à l'étranger, atteint plus de 800 euros l'unité», ajoute le professeur Hirèche, qui espère une coopération entre les ministères de la Santé et de l'Industrie pharmaceutique, en vue de la production de cette prothèse en Algérie à l'avenir. L'expert international et chef de service de chirurgie esthétique et réparatrice et de chirurgie maxillo-faciale de l'hôpital français de Caen, le professeur Hervé Benato, a mis en avant «la nécessité de la formation continue des spécialistes dans ce domaine, nécessitant une haute précision et l'utilisation optimale des technologies». La rencontre d'Oran sert de tribune qui réunit les spécialistes pour évoquer et échanger l'ensemble des nouveautés apportées dans cette spécialité. Cette fois-ci, cette même rencontre a été une occasion à travers laquelle des sujets de pointe ont été débattus, comme la paralysie faciale, le cancer de la langue et les interventions réparatrices de la mâchoire, en plus de la chirurgie esthétique.