Ça bouge dans le secteur des mines en Algérie. Tout porte à croire que l'année 2023 sera celle d'un revirement économique et industriel prometteurs. L'Algérie est à la veille d'une relance importante du secteur minier, à travers la mise en branle d'importants programmes d'exploitations minières. La promulgation d'un nouveau Code de l'investissement n'y est pas étrangère. En effet, la révision du cadre législatif a donné lieu à une impulsion attractive au sein du secteur minier en Algérie. Des chancelleries ont entamé des tractations et des négociations poussées durant cette fin d'année 2022, levant le voile sur leurs intentions d'accéder aux investissements dans ce secteur. De telles démarches renseignent d'abord, sur la crédibilité de la nouvelle loi, mais aussi sur l'attractivité du secteur minier algérien. Potentiel dormant avéré, le secteur des mines en Algérie est à même de changer la face du pays. Or, en plus du potentiel reconnu et recensé par les spécialistes et les institutions étatiques, l'Algérie dispose également d'un autre potentiel tout aussi important. Il s'agit des terres rares et des métaux rares, qui doivent faire l'objet d'une étude exhaustive et de recherches qui restent à réaliser, cependant. C'est dans cet esprit que le ministre de l'Energie et des Mines avait reçu, il y a quelques jours, deux éminents chercheurs algériens, en l'occurrence le professeur Rabah Kechiched de la faculté des hydrocarbures, des énergies renouvelables et des sciences de la Terre et de l'Univers de l'université Kasdi Marbah de Ouargla, spécialisé dans la recherche sur les phosphates, et le professeur Sakeur Abderraouf de l'université des sciences et techniques Houari Boumediene. Les terres rares de l'Algérie contiennent des métaux à propriétés spécifiques, qui ne se trouvent que dans des régions rares à travers le monde. Pour l'instant, seule la Chine en détient le monopole avec, en pointe une industrie technologique qui oscille tout autour. Il convient aussi de rappeler que l'Algérie, en plus de placer ce secteur au coeur de sa stratégie de relance et de stimulation de la croissance économique, a souscrit des engagements avec des pays tiers, dont la France aux fins de mener des partenariats dans ce domaine. Selon Mouloud Issaâd, docteur en géologie minière et maître de conférences au département de géologie de l'université des sciences et technologies Houari-Boumédiène Usthb à Alger, «certaines régions d'Algérie, comme le Hoggar, recèlent des matériaux stratégiques comme l'étain, le wolfram, le béryllium, le tantale ou le niobium...». Selon ce chercheur émérite, l'Algérie qui doit renfermer de nombreux gisements de ce type, gagnerait à orienter ses efforts et sa stratégie vers ces métaux rares. Il est important, aussi de souligner que ces matériaux rares dont dispose l'Algérie, rentrent dans divers domaines d'applications industrielles, notamment l'électronique, les technologies de pointe et autres composants de l'industrie électrique mondiale. Autant dire que les produits miniers rares sont au coeur d'une nouvelle guerre géopolitique mondiale. Faut-il le rappeler, en août dernier, à l'issue de la visite du président français en Algérie, il a été convenu de multiplier les projets partenariats bilatéraux, notamment dans le domaine des matériaux rares. Dans ce même ordre d'idées, l'Union européenne avait annoncé courant septembre dernier, que «des réserves stratégiques» allaient constituer pour parer aux ruptures d'approvisionnement dans les matières premières à l'échelle mondiale. Ursula von der Leyen devait confier, à ce sujet, que pour les besoins de l'industrie européenne en terres rares,ils devront être multipliés par cinq d'ici 2030. Une aubaine pour l'Algérie qui ambitionne d'exploiter son potentiel et qui a ouvert, grandes les portes pour l'investissement direct étranger IDE. L'attractivité minière de l'Algérie n'est plus à démontrer. Avec ses 1.000 ressources minérales souterraines, dont 70 millions de tonnes de fer à Ouenza et Boukhadra et 3 milliards de tonnes à Ghar Djebilat ajoutés aux capacités minières en phosphate, s'élevant à 2,5 milliards de tonnes à Bir El Ater, l'Algérie peut se targuer d'atteindre ses objectifs avant même la fin du mandat présidentiel. L'intense activité de ces derniers temps, à travers les actions ministérielles renseigne sur l'ampleur du chantier en gestation, dont les travaux de l'Assemblée générale ordinaire du Complexe minier algérien, qui ont été présidés par le ministre Arkab. Cela est d'autant plus plausible, que le ministre de l'Energie et des Mines Arkab avait évoqué, en avril dernier, que certains projets lancés en 2022, «s'inscrivent dans le cadre de la stratégie du secteur qui vise à atteindre 100 projets miniers d'ici à 2023».