6000 personnes sur un total de 20.000 ont été régularisées, alors que 700 demandes ont été rejetées. Devant les préfets qu'il a réunis pour la circonstance, le ministre français de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, a rappelé sa ferme opposition à une régularisation massive des sans-papiers. Il a précisé aux préfets qu'ils ne devraient plus accepter aucune demande de régularisation au-delà du 14 août car après cette échéance, «la loi sur l'immigration choisie sera appliquée». Depuis le lancement de l'opération le 13 juin, seulement 6000 personnes sur un total de 20.000 ont été régularisées, alors que 700 demandes ont été rejetées. A l'adresse de ces demandeurs déboutés, Nicolas Sarkozy a prévenu que «si on n'a pas les papiers, on a vocation d'être raccompagné chez soi». Une perspective insuffisante pour l'extrême droite dont l'un des chefs de file a fait circuler, Place Beauvau, lundi dernier, une pétition pour l'expulsion de tous les sans-papiers. Chez les socialistes également, le nombre des régularisations ne sont qu'une goutte d'eau, selon les propos de Jack Lang, qui qualifie toute l'opération de «bricolage». Réaction probablement aux déclarations de Sarkozy qui a accusé le PS «de gestion calamiteuse du dossier immigration» et d'avoir «légué une bombe à retardement». Cette opération, qui consiste, selon lui, d'abord à «apurer le passif, vise principalement à réexaminer la situation des familles qui ont été déboutées du droit d'asile dans les années 1997 à 2002-2003, avant que la réforme du droit d'asile ne s'applique». Des familles risquent pourtant de pâtir de leur méconnaissance des procédures en la matière. Alors qu'elles passent pour des personnes peu intéressées par l'intégration, ces familles vivent dans la peur de l'expulsion, mais sans savoir que faire. Ainsi, un artiste très populaire en Algérie, avec plusieurs passages à la télévision nationale, vit cette angoisse depuis la fin des années 90. Pour ne pas écorcher sa dignité, nous ne mentionnerons pas son nom, mais cet animateur, chanteur de talent, n'a jamais déposé le moindre dossier de régularisation. Toutefois, les régularisations qui viennent d'être accordées redonnent de l'espoir à nombre de familles en ce sens qu'elles ont mis fin à l'état de statu quo pour les demandeurs, notamment ceux ayant des enfants scolarisés. A neuf mois des élections présidentielles, le président de l'UMP, Nicolas Sarkozy, n'entend pas paraître trop radical, même si l'extrême droite se tient en embuscade sur la question de l'immigration. C'est ainsi qu'il a précisé que «la rentrée scolaire n'est pas une date couperet. Une fois la parenthèse de la circulaire refermée, nous retrouverons le rythme normal de gestion des dossiers des étrangers dans le cadre de la nouvelle loi sur l'immigration». Les représentants du Réseau éducation sans frontières (Resf), même s'ils jugent l'effort insuffisant, ne perdent pas espoir d'obtenir la régularisation d'autres parents d'élèves et attendent, à présent, le rendez-vous que leur a donné Sarkozy pour négocier de nouvelles régularisations.