Les revalorisations salariales promises par le président de la République, «seront versées dès le mois de mars prochain avec effet rétroactif à partir de janvier 2023», a affirmé, jeudi, le directeur général du budget au ministère des Finances, Laâziz Faïd, en marge de la cérémonie de remise des affectations budgétaires au titre de l'année 2023/2024. On apprendra également qu'un montant de 350 milliards de dinars a été alloué à ce chapitre, et que «le même budget sera affecté durant 2024 à la prise en charge des salaires des fonctionnaires de la Fonction publique», dira notre interlocuteur. À ce propos, il précisera que la procedure s'est basée sur la révision du point indiciaire, au lieu de la valeur indiciaire qui ne profitera pas aux bas salaires. «Nous n'avons pas opté pour la valeur indiciaire, parce que cette mesure profitera essentiellement aux salaires les plus élevés. Mais avec cette formule d'augmentation de points indiciaires, ce sont les salaires les plus bas qui vont bénéficier de cette revalorisation», a-t-il précisé indiquant que la décision a concerné la révision des points indiciaires, avec une revue à la hausse de 75 points en 2023 et 75 autres en 2024. La cérémonie a été l'occasion, aussi, pour prendre connaissance de l'étendue des implications de la LF 2023 sur les dépenses publiques, et les nouveautés induites par la mise en oeuvre de la loi organique 15/18. L'intervention de Faïd a permis de situer pratiquement les retombées de la mise en oeuvre de la LF 2023 sur l'ensemble des secteurs. Ainsi, au titre des mesures édictées par le Président au sujet des revalorisations salariales, la lutte contre l'inflation et le renforcement du pouvoir d'achat, il énumérera les différents axes cités dans la loi de finances. À ce sujet, il nous confiera que la LF2023 «les mesures de rattrapage et d'apaisement social, pour faire face aux retombées des deux crises, Covid-19 et guerre en Ukraine, favorisent la relance des investissements et le démarrage des réformes de l'Etat», dira- t-il. Avec «une autorisation d'engagement de 13.600 milliards de dinars, et en crédits de paiement 13.700 Milliards de dinars, dont une grande partie est destinée au soutien des produits de première nécessité avec un montant de 640 milliards de dinars approximativement et 350 milliards de dinars destinés aux revalorisations salariales», la loi de finances 2023 vient renforcer les acquis sociaux. En termes de nouveautés, Faïd estime que «la remise des crédits budgétaires, mis à la disposition des secteurs et des institutions publiques au début du mois de janvier permettra, dès la semaine prochaine, à l'ensemble des institutions et secteurs de commencer à dépenser». Et de préciser que «la loi organique, a consacré un nouveau système de gestion basé sur les résultats et la performance, mais comportant aussi tous les aspects de la bonne gouvernance, notamment les estimations à moyen terme, la précision du budget, la rigueur, la gouvernance, le contrôle des dépenses publiques et l'évaluation». Le DG du budget nous confiera en aparté que «la loi 15/18 va consacrer la mise en oeuvre du principe de la réalité budgétaire. C'est un jour historique pour notre pays, l'entrée en vigueur de la constitution financière du pays, la mère de toutes les réformes qui peut entraîner d'autres réformes dans d'autres secteurs», estimera-t-il. Il nous précisera «qu'avant les charges communes des ministères, étaient présentées comme caisses noires...À partir de cette année, chaque institution publique va avoir son budget-programme, au même titre que les ministères». Il y a lieu de noter, à ce propos, que le portefeuille est constitué de 50 programmes, notamment 33 pour les ministères et 17 autres pour les institutions publiques. Pour Faïd, «il y a deux dimensions de la loi de finances 2023, d'abord, améliorer le pouvoir d'achat des citoyens et participer à la relance économique, à travers le montant des investissements contenus dans cette loi». Ainsi, le nouveau système est à même de fournir des données réelles, fiables et sincères, afin de maîtriser l'information macroéconomique et disposer d'indicateurs performants et efficients, en vue d'améliorer le management public et d'instaurer des normes de performance et de rigueur dans la gestion budgétaire et financière du pays.