Amnesty International a dénoncé mardi une directive israélienne limitant davantage le port du drapeau palestinien dans l'espace public, y voyant une «tentative honteuse de légitimer le racisme». Dans un communiqué transmis aux différentes agences médiatiques, l'ONG internationale de défense des droits de l'homme dénonce aussi une atteinte à «la liberté d'expression et la liberté de réunion». Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, figure de l'extrême droite connu pour ses diatribes et ses mesures antipalestiniennes, avait demandé dimanche au commandant de la police d'autoriser tout policier à faire disparaître de l'espace public tout drapeau palestinien, comme lors de manifestations. «J'ai donné pour instruction à la police de faire respecter l'interdiction de brandir dans l'espace public un drapeau de l'OLP (Organisation de libération de la Palestine, NDLR), signe d'identification à une organisation terroriste», avait écrit le ministre sioniste Ben Gvir sur Twitter. «Nous empêcherons la tenue de tout événement incitant à la violence» contre l'entité sioniste et «lutterons de toutes nos forces contre le terrorisme et ceux qui le soutiennent», avait ajouté effrontément le champion de l'extrémisme religieux juif. Les arguments employés sont des «prétextes grotesques» et la nouvelle directive «s'inscrit dans une série de mesures visant à faire taire les voix discordantes et à restreindre les manifestations, notamment celles pour la défense des droits des Palestiniens», estime Amnesty International. Vainqueur des élections de novembre, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a formé le 29 décembre un gouvernement offrant nombre de postes clefs à ses alliés d'extrême droite ou ultra-orthodoxes dont Ben Gvir qui vit dans une colonie la plus extrémiste de l'entité sioniste est un instrument très agressif. Dans l'Etat hébreu et encore plus à El Qods-Est - secteur palestinien de la Ville sainte occupée depuis juin 1967 illégalement par l'entité sioniste, les forces de l'ordre n'hésitent pas à arrêter les personnes arborant un drapeau palestinien, donnant parfois lieu à des violences. Comme lors des funérailles mi-mai 2022 de la journaliste palestino-américaine Shireen Abu Akleh, lorsque la police a chargé une foule brandissant des bannières palestiniennes à la sortie du cercueil de l'hôpital, jusqu'à faire vaciller le cercueil de la défunte journaliste froidement assassinée par un sniper de l'armée sioniste alors qu'elle couvrait des heurts avec les Palestiniens tentant de résister à mains nues aux agressions des soldats de l'Etat hébreu. Dans l'entité sioniste et à Jérusalem, il n'est en théorie pas illégal d'agiter le drapeau palestinien mais une loi sioniste interdit d'arborer en public le drapeau d'un pays ennemi ou d'un groupe hostile à l'existence de l'Etat hébreu.