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Petits secrets de la guerre au liban
OPERATION «CHANGEMENT DE CAP»
Publié dans L'Expression le 27 - 07 - 2006

Si le Mossad a montré par le passé sa capacité à assassiner à moindre coût des responsables du Hezbollah, ses difficultés au Liban suggèrent un échec de ses services de renseignement.
L'opération «Changement de cap», lancée par Tsahal au Liban, avait comme objectif l'anéantissement du Hezbollah. Cependant, au quinzième jour des combats, Israël a tué 17 combattants du Hezbollah et provoqué collatéralement plus de 370 morts civils, 1200 blessés et 600.000 déportés qui ont fui soit le sud, soit le Liban.
Ceci au moment où ses unités mobiles de combat pénè-trent à Bint Jbil. Dans le même temps, le Hezbollah aurait tué au moins 35 soldats de Tsahal et provoqué collatéralement plus de 38 morts civils et 240 blessés civils. Il a provoqué aussi une tension extrême sur tout Israël, qui a fait fuir tous les touristes, ramenant au point zéro ce secteur stratégique pour Tel-Aviv. Les sirènes d'alarme retentissant à chaque moment, les citoyens de Haïfa, Tibériade, Safed et les villes du Nord courent à chaque fois se mettre dans des abris souterrains, et les salves de missiles continuent de tomber sur Israël, ramenant les esprits à la guerre du Kippour de 1973.
L'échec des services de renseignements israéliens a été relevé par tous les observateurs. Sachant que le Mossad a montré par le passé sa capacité à assassiner à moindre coût des responsables du Hezbollah sur le territoire libanais, l'opération «Changement de cap» n'a à l'évidence pas eu le but annoncé.
Aucun des chefs du Hezbollah n'a été tué ou capturé, les rampes de lancement des missiles Katioucha ne sont toujours pas localisées, les informations données par Israël concernant la destruction d'un bunker du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth étaient de la pure propagande, et tout le monde aura vu qu'il s'agissait d'une mosquée en construction.
Le missile qui a détruit le navire de guerre israélien au large de Beyrouth n' a pas été capté par radar, ce qui a fait jaser la presse de Tel-Aviv au lendemain de l'attaque. Cet échec est d'autant plus manifeste qu'au quinzième jour de l'opération militaire, rien n'a été fait, hormis le massacre des civils, poussant l'état-major a trouvé des palliatifs de rechange: envahir le sud jusqu'à Bent Jbil et y établir une ceinture de sécurité pour Israël.
Les médias occidentaux restent écrasés par la censure. À la demande du colonel Sima Vaknin-Gil, chef de la censure militaire israélienne, la presse occidentale a accepté de relayer une version tronquée des événements survenus ces derniers jours au Proche-Orient. Le site stratégique Voltaire donne cette explication: le Hezbollah exige depuis de longues années la libération de prisonniers détenus par Israël, tel que Samir el Kantar, emprisonné depuis 1978, Nassim Nisr et Yahia Skaff qui est incarcéré depuis 1982.
Dans de nombreuses occasions, il a fait savoir qu'il ne manquerait pas de faire prisonnier à son tour des soldats israéliens -si ceux-ci venaient à s'introduire au Liban-, et de les utiliser comme monnaie d'échange. De manière délibérée, Tsahal a envoyé un commando dans l'arrière-pays libanais à Aïta al Chaab. Il a été attaqué par le Hezbollah, faisant deux prisonniers. Israël a alors feint d'être agressé et a attaqué le Liban.
Le Hezbollah, qui se préparait à faire face à une agression israélienne que chacun savait imminente depuis le retrait syrien, a tiré des missiles de moyenne portée sur Israël. En droit international, Tsahal a violé la souveraineté territoriale du Liban (mais il est coutumier du fait par voie maritime et aérienne).
Tandis que le Hezbollah s'est fait justice lui-même en lieu et place d'un Etat libanais qui n'a jamais été complètement rétabli depuis la guerre civile et l'occupation israélienne. Sur injonction de la censure militaire israélienne, les agences de presse et médias ayant des journalistes accrédités en Israël ont renoncé à informer leurs lecteurs du lieu où les soldats israéliens ont été faits prisonniers. Ils n'ont pas pour autant menti, mais se sont abstenus.
La plupart des journalistes emploient le terme «enlèvement» pour désigner la capture des soldats israéliens. Ils assurent vouloir ainsi souligner que le Hezbollah n'est pas une armée régulière. Cependant les officiels israéliens emploient aussi le mot «enlèvement», mais pour signifier le droit qu'ils s'arrogent de pénétrer sur le territoire libanais. En évitant soigneusement la clarification, les médias occidentaux valident un discours de propagande. Emportés par cette logique, les journalistes occidentaux ont également accepté de ne pas rendre compte des attaques du Hamas et du Hezbollah contre des cibles militaires israéliennes. Il s'ensuit que le public occidental n'est informé que des dommages collatéraux en Israël et des victimes civiles, alors qu'il suit les destructions stratégiques au Liban. Tout cela donne l'impression que «les Arabes» sont à la fois cruels (ils tuent des civils) et incapables (ils ne parviennent pas à toucher de cibles militaires), et que le sort de la guerre est connu d'avance.
Les capacités militaires du Hezbollah restent intactes. La guerre israélienne contre le Hezbollah ne semble pas avoir entamé le potentiel de l'organisation alors que le soutien populaire dont il bénéficie dans les régions bombardées grossit jour après jour. «Sur le plan militaire, le Hezbollah maintient ses capacités et a même intensifié les tirs de roquettes sur le nord d´Israël au cours des trois derniers jours», estimait Walid Charara, co-auteur du livre «le Hezbollah, un mouvement islamo -nationaliste».
Le théâtre des opérations est le Liban, mais les enjeux sont ailleurs. Ce qui veut dire que si la guerre se déroule sur le sol libanais, les solutions se trouvent hors du Liban. Des pays comme la Syrie et l'Iran, que Washington essaye d'éloigner de tout compromis, sont une des clefs du conflit, alors que le problème palestinien reste l'axe central de toute la problématique du Moyen-Orient.
La résistance est menée de l'intérieur du Liban, pour la première fois, et par des Libanais eux-mêmes. Ce ne sont plus les Palestiniens ni les Syriens qui, comme par le passé, mènent la guerre, mais des Libanais du Hezbollah, dont personne ne conteste le nationalisme.
L'émergence des chiites comme nouvelle donne au Liban. La résistance du Hezbollah au sud le met sur orbite et en fait un héros pour tous les Libanais, alors que jusqu'au début des années quatre-vingt dix, les chiites étaient un peu les parents pauvres du Liban. Largement écrasés par le couple en lutte sunnito-maronite, ils sont restés concentrés au sud et dans la Bekaa. Lorsque les forces internationales arrivent au Liban en 1982, les Etats-Unis sont considérés comme un allié d'Israël, ce qui fait renforcer l'opposition. En avril 1983, un attentat contre l'ambassade des Etats-Unis fait 63 tués et 100 blessés. Des attentats-suicide causent la mort de 256 marines et 56 militaires français. Les forces multinationales battent en retraite et quittent le Liban sans gloire, presque défaites. Une petite organisation, très peu connue jusque-là, le Hezbollah, commence à émerger. Certains analystes le donnent pour l'auteur des attentats jamais revendiqués, alors que les chefs de ce parti rejettent toute implication dans les attaques.
Le prosélytisme déployé par le Hezbollah, son dévouement envers les pauvres du Sud et son nationalisme à fleur de peau grossirent ses rangs en quelques années et le transformèrent en redoutable force de combat.
Au plan politique, et suite aux élections de 2005, le Hezbollah obtient 11% des suffrages et le Bloc de la résistance et du développement auquel il appartient, 27,4%.
Concernant l´équilibre politique intérieur et extérieur, le Hezbollah prône désormais l´entente et le dialogue, sans ingérence extérieure. Son chef, Hassan Nasrallah, appelle au dialogue et se prononce en faveur d´un «gouvernement d´unité nationale». Fort de ses 14 députés (sur 128), le Hezbollah rejoint pour la première fois le gouvernement libanais le 19 juillet 2005. Il obtient officiellement un ministère sur 24, celui de l´Energie attribué à Mohammad Fneich, ou trois, officieusement, puisque Faouzi Saloukh et Trad Hamadé, respectivement nommés aux postes de ministre des Affaires étrangères et du Travail, sont considérés comme pro-Hezbollah et ne cachent pas leur attachement à Hassan Nasrallah.


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