L'ancien ambassadeur de la France en Algérie, Xavier Driancourt, a réussi le grand challenge de faire l'unanimité contre lui-même. Sa sortie exhalant des relents de haine et de vengeance contre l'Algérie, continue, plusieurs jours après, de susciter des réactions. Cette fois-ci, c'est Zaïr Kedadouche, ancien conseiller du défunt président Jacques Chirac, qui sort de sa réserve pour torpiller «le diplomate ingrat». Kedadouche se demande, en effet, comment un ambassadeur nommé deux fois dans le même pays et pour le même poste ose-t-il s'attaquer à son pays d'accueil? Dans une tribune publiée par le journal de droite Le Figaro, l'ancien ambassadeur de la France en Algérie a écrit notamment: «L'Algérie s'effondre, entraînera-t-elle la France dans sa chute?». Une tribune qui a suscité la furie à la fois des Français et des Algériens par tant de haine et de contrevérités véhiculées par cet écrit. « Les deux nominations de Driancourt en Algérie ont été bien évidemment proposées par la France,mais acceptées et appuyées par l'Algérie et de ce fait il n'a pas le droit de traiter ainsi le pays qui l'a accueilli», regrette l'ancien conseiller de Chirac avant d'affirmer qu'à travers cette sortie, Driancourt a révélé sa vraie face cachée. Par ses propos, l'extrême droite française a trouvé en lui un porte-parole idéal. «Driancourt aurait-il une idéologie lui-même anti-arabe, anti-maghrébine, anti-algérienne? Qu'est-il venu faire en Algérie comme ambassadeur de France?», s'interroge encore Kedadouche qui a eu maille avec Driancourt du temps où ce dernier était inspecteur général du ministère des Affaires étrangères. Zaïr Kedadouche, qui occupait le poste d'ambassadeur de France à Andorre, a dû quitter ses fonctions estimant que Driancourt «n'a pas pris les bonnes décisions» concernant un ambassadeur de France dont les origines, le nom, le parcours n'étaient pas dans les codes attendus du Quai d'Orsay. Comme étant conseiller du président Chirac, proche des Algériens, Xavier Driancourt a-t-il voulu montrer que le président Chirac avait eu tort de recruter un conseiller d'origine algérienne? Un ambassadeur de France qui avait pour seul tort d'être fier de ses origines algériennes. En fouillant dans ses anecdotes qui, pour lui, font partie désormais du passé, Kedadouche a voulu situer le personnage et surtout comprendre les origines de cette violence verbale contre l'Algérie. C'est entendu, Driancourt a pendant longtemps caché son jeu pour fourvoyer aussi bien les responsables français que les Algériens qui l'ont accueilli durant plus de huit années. Vraisemblablement, Driancourt qui professe un effondrement de l'Algérie n'a rien appris de ce pays. Ce pays a connu des épreuves à la fois pénibles et terribles comme la décennie noire, pour autant elle ne s'est pas effondrée. Seule, l'Algérie s'en est sortie avec ses blessures et ses traumas, mais elle demeure debout. Pour l'ancien conseiller de Chirac, cette sortie n'est pas innocente estimant qu'il y a une volonté manifeste d'abîmer un rapprochement entre Alger et Paris entamé depuis ces derniers mois. Est-ce en effet, un hasard que cette sortie coïncide avec un réchauffement inédit des relations entre les deux pays? « Evidemment, non» répond Kedadouche qui est catégorique: « Il y a bien une volonté de casser, de brouiller les cartes et d'entretenir un certain pourrissement qui semble bien arranger certains milieux parties en France. Le président Tebboune n'a pas cessé d'alerter contre des lobbys qui ne veulent pas de rapprochement entre la France et l'Algérie. Nous venons de voir une partie de ce lobby drivé par Driancourt.