Le club des Canaris est passé à côté de son sujet face à un adversaire pourtant guère impressionnant. La JS Kabylie est tombée de haut samedi soir dans le stade du Cairo Stadium. Elle, qui pensait faire durer le plus possible son aventure en Champion's League africaine, s'est aperçue que la mission est hautement délicate pour ne pas dire difficile. Il est bien que le club algérien ait été confronté à la dure réalité d'une compétition à propos de laquelle son président, Moh Cherif Hannachi, nous disait un jour que, vu l'importance qu'elle avait pris, son trophée devient de plus en plus inaccessible pour les clubs algériens en raison des moyens dérisoires dont ils disposent notamment sur le plan de la préparation et de la récupération sans parler de la formation. Ce serait verser dans un regrettable défaitisme que d'affirmer que la JSK ne pourra pas remporter cette coupe cette saison mais sur ce qu'elle a montré samedi soir force est de reconnaître qu'elle n'a vraiment pas offert le visage d'un futur champion d'Afrique. Ceci pour dire que la victoire du Ahly du Caire ne souffrait d'aucune contestation possible et pour mieux enfoncer le clou, il est bon de signaler que le club algérien s'en est bien sorti avec une défaite aux dimensions réduites. Il ne sert à rien de chercher des excuses surtout pas du genre de celle qui parlerait d'une JSK amoindrie par l'absence de Daoud et de Driouèche. Le premier n'a rien d'un Vieira et le second est loin d'un Cannavaro pour croire que leur présence aurait pu changer le cours des évènements au stade du Caire. Et puis que peuvent-ils valoir face à l'hécatombe dont a été victime le Ahly chez lequel pas moins de neuf titulaires faisaient défaut? L'entraîneur de la JSK, Jean-Yves Chay, avait, à juste raison, mis en garde ses joueurs contre un tel paramètre sachant que des remplaçants sont capables de se surpasser pour faire oublier les titulaires. Cette volonté des Egyptiens à se racheter de leur faux pas de la première journée face au CS Sfax s'est manifestée d'entrée de jeu puisque la partie avait débuté depuis 25 secondes que Gaouaoui, le gardien de la JSK, avait dû se détendre pour détourner un tir très appuyé de Mohamed Chawki. On a cru, à un moment qu'il ne s'agissait que d'un feu de paille et que les Canaris finiraient par se ressaisir mais rien de cela ne s'est produit. Au fil des minutes, il était devenu évident que la JSK allait éprouver les pires difficultés pour tenir tête à cette formation égyptienne. Avec un milieu de terrain fantomatique, ou plutôt réduit à colmater les brèches notamment du côté droit de la défense, où activait Mohamed Meftah, le club algérien n'a fait que subir la pression d'un adversaire pourtant guère impressionnant et qui de surcroît évoluait dans un stade pratiquement vide (il ne devait pas y avoir plus de 10.000 spectateurs dans une enceinte qui peut en contenir 8 fois plus). A force de subir, la JSK était appelée à céder et après un premier avertissement de Oussama Hosni, dont la reprise de la tête sur un corner, envoya le ballon percuter la barre transversale des buts de Gaouaoui (32'), il y eut ce coup franc concédé par Sofiane Harkat à une vingtaine de mètres de son but et sur lequel Ahmed Esseddik expédia un tir lifté qui eut raison de la vigilance du gardien de la JSK. C'était là une juste récompense aux efforts du Ahly face à une JSK complètement étouffée à l'image de sa ligne d'attaque au sein de laquelle on ne vit pratiquement pas Wassou, Dabo ou Yacef. C'est fort logiquement que l'équipe égyptienne devait ajouter un second but juste avant la pause à la suite d'un tir de Ahmed Essedik repoussé par le montant droit de la cage de Gaouaoui et que Oussamla Hosni reprit en toute tranquillité au milieu d'une défense amorphe. Après le repos, il n'y eut point de réaction de la part de la JSK. Au contraire, on a failli assister à d'autres buts égyptiens tellement la domination du Ahly fut évidente. Ce dernier ne parvint pas à retrouver le chemin des filets mais tenait une victoire des plus précieuses face à une JSK qui va devoir se remettre en question avant d'accueillir le CS Sfax dans 15 jours. Il faudra une JSK plus alerte, plus volontaire si elle veut aller loin dans cette compétition. Certes, nous n'en sommes qu'au 2e match de poule mais sur ce qu'elle a montré samedi soir, l'équipe algérienne a de quoi inquiéter ses supporters. Face à l'Asante Kotoko déjà, en, dépit de la victoire on s'était aperçu que les Canaris manquaient de souffle, une carence due, certainement, au manque de compétition. On attend de la voir face au CSS, une équipe qui elle aussi, a perdu ce week-end et qui viendra à Alger avec la ferme intention de défendre ses chances à fond.