Une participation qui donne matière à débat, quant à la participation de l'Algérie au sommet de Bucarest. L'Algérie sera-t-elle présente au prochain sommet de la francophonie, prévu à Bucarest les 28 et 29 septembre prochain? La question s'impose, au vu de la délégation de quelque 17 jeunes Algériens, qui prennent part, depuis, hier à l'université de l'organisation internationale de la francophonie, qui se tient dans la ville roumaine de Brasov. Quelque 350 jeunes francophones, de plus de 40 pays y sont réunis pour «baliser» le terrain aux dirigeants des 62 Etats attendus au sommet de l'OIF. Outre les 141 étudiants roumains ou moldaves (36), aux côtés des Belges, Français, Marocains, Sénégalais ou Suisses, d'autres pays non membres de l'OIF étaient présents la semaine dernière à Brasov, dont des Espagnols, Italiens, Biélorusses, Anglais, Australiens, ainsi qu'une dizaine de Russes. Seul grand regret, l'absence des étudiants libanais, qui n'ont pu quitter Beyrouth en raison du conflit actuel avec Israël. Cependant, même si officiellement la participation de l'Algérie n'est pas évidente, il reste que la participation de ses jeunes à l'université de l'OIF, pose un grand point d'interrogation. D'autant plus que des sources sûres avaient déjà confié à L'Expression au mois d'avril dernier que l'Algérie serait absente du XIe sommet de Bucarest. L'état des relations entre Alger et Paris, notamment la mise en stand by du traité d'amitié, qui devait être signé l'année dernière, aurait lourdement pesé sur la décision de l'Algérie. Il convient de rappeler, par ailleurs, que lors de sa participation au Sommet de Ouagadougou et celui de Beyrouth, le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika avait prôné une réforme des méthodes de travail de l'Organisation de la francophonie, qui des années durant s'est confinée dans le volet purement culturel, ignorant les problèmes de développement dans les pays membres. Il a, également, insisté sur l'importance de donner un réel contenu politique à l'OIF, dans le sens d'une plus grande efficacité du discours prôné par les chefs des Etats membres de l'organisation. En somme, la vision de l'Algérie a pour objectif de faire de cette organisation un lieu de solidarité internationale effective. Un message qui a eu un retour d'écoute côté français, à la faveur du réchauffement des relations entre l'Algérie et la France. D'ailleurs, au Sommet de Ouagadougou, le président français a admis la nécessité de donner à l'organisation une dimension plurielle, histoire d'en finir avec l'image d'appendice de la France qu'elle traîne depuis sa création. D'autres signes ne trompent pas quant à la «légèreté» affichée par l'OIF à l'égard des pays membres, notamment dans le secteur de l'audiovisuel. En effet, le cryptage du bouquet TPS, aussi banal soit-il a tout de même laissé une mauvaise impression chez les jeunes Africains. Sans compter bien entendu les lois discriminatoires contre l'immigration, censée bénéficier du même traitement que les citoyens français. Deuxième pays francophone après la France, l'Algérie ne fait pas partie de la francophonie, même à titre d'observateur. La participation de 17 jeunes à l'université d'été de l'OIF, même si aucune précision n'a été donnée quant au caractère de cette participation, donne matière à débat, quant à une éventuelle participation de l'Algérie au sommet de Bucarest.