La grippe saisonnière avait frappé fort depuis le début de l'automne. Son impact a été considérable sur certains hôpitaux, étant donné que même le personnel soignant a été touché. Aujourd'hui, la pression a baissé, mais, la vigilance doit rester de mise. Le docteur Lyes Merabet en dresse le constat. Contacté par nos soins, le président du Syndicat des praticiens de santé publique, a tenu à avertir les citoyens contre le relâchement des gestes barrières, du fait que «le virus de la grippe saisonnière circule toujours». «Le virus de Covid-19 et celui de la grippe saisonnière se transmettent de la même façon. Nous avons pu relever que la hausse du nombre de cas de grippe saisonnière, cette année, était principalement due à l'abandon des mesures barrières et préventives», a-t-il dit pour étayer ses propos. «Chose qui n'existait pas durant les deux années précédentes où le port de la bavette avait permis de casser la chaîne de contamination de la grippe saisonnière et de la pandémie», selon l'analyse du Dr Merabet. «Il y avait beaucoup de cas de contamination et ça a vraiment explosé durant les deux mois de novembre/décembre et jusqu'à janvier», a précisé le médecin. Poursuivant, il dira que «la situation s'est plutôt calmée comparativement à une période où il y avait une flambée de cas de grippe». Cela avant d'ajouter que «les contaminations étaient très sévères et on a su gérer la situation, du fait qu'on a pu faire la différence entre les symptômes de la grippe saisonnière, et ceux de Covid-19». Les symptômes de la grippe sont presque identiques de ceux causées par la pandémie, «à part la perte de l'odorat et des symptômes digestifs, comme la diarrhée, causées par le Covid-19», a souligné le médecin. L'adhésion de la population concernée par la vaccination contre la grippe saisonnière, à la campagne lancée à, la mi-octobre dernier, a été un facteur déterminant, ce qui a permis de casser la chaîne de contamination, décrypte le même médecin. «À ces débuts, la campagne de vaccination était timide, mais l'on a pu par la suite relever une certaine prise de conscience de la part des personnes vulnérables concernées, à savoir les personnes âgées, les femmes enceintes, les personnes souffrant de maladies chroniques, ainsi que les professionnels du secteur de la santé», ajoute le docteur. Ce qui est positif, c'est que les vaccins étaient disponibles que cela soit au niveau des pharmacies d'officines ou dans les structures de santé, et il n'y a pas eu de crise ou de rupture de stock, selon le spécialiste. Toutefois, ce dernier regrette le fait que «le ministère de la Santé ne communique pas régulièrement sur la situation sanitaire quant à l'évolution de la grippe saisonnière, qui est responsable d'environ 250 000 à 600 000 décès annuellement, selon les statistiques de l'OMS». «C'est un travail qui doit se faire, et nous avons des instituts qui sont pourtant là, je citerai au passage l'Institut national de santé publique, la direction de la prévention au niveau du ministère et l'Agence nationale de sécurité sanitaire», a-t-il souligné. Il y a lieu de noter par ailleurs, que le ministère de la Santé ne cesse de rappeler, «la nécessité de maintenir la vigilance, en respectant les règles d'hygiène, la distanciation physique et le port du masque», dans ces bilans quotidiens liés à la situation épidémiologique de la pandémie de Covid-19. En se référant à ces statistiques, il en ressort que l'épidémie a fortement décru. Seuls quelques cas, sont recensés ici et là. Un seul nouveau cas a été enregistré avant-hier. Et aucun n'a été détecté le lendemain. Hier, aussi (voir bilan d'aujourd'hui). Mieux encore, aucun patient n'est actuellement admis en soins intensifs. La dernière fois, où il y avait un patient qui était admis en réanimation remonte au 29 janvier dernier. De nombreuses guérisons sont communiquées quotidiennement, ce qui laisse dire que le variant qui circule serait moins virulent que le variant Delta qui avait submergé nos hôpitaux. Néanmoins, la vigilance doit rester de mise. L'expérience de la pandémie de Covid-19, nous a appris que les résultats des statistiques sont à prendre avec des pincettes.