Si nous devons nous référer à un ancien chiffre, pour donner une idée de sa progression, nous nous apercevons que de 13000 agriculteurs, le secteur, en pleine expansion, vient de passer à 22185 personnes. Cet engouement pour l'agriculture n'est pas le fruit du hasard, mais le résultat d'un goût, d'une passion en même temps que d'une stratégie étatique en l'occurrence- qui a conduit à la professionnalisation de ce secteur. On ne naît pas agriculteur par fatalité. On est agriculteur par amour et par choix, comme pour n'importe quel métier qui se respecte. Il y a la sécheresse, bien sûr. Mais les nouveaux agriculteurs ont appris à intégrer cet aléa climatique dans leurs calculs de probabilités, de sorte qu'avec les moyens de plus en plus nombreux dont ils disposent, ils s'en sortent toujours à leur avantage. Nous savons que les responsables du secteur demeurent plutôt confiants par rapport à l'année en cours, marquée, au début, par un stress hydrique sévère. Mais la situation pluviométrique, qui a changé en mieux, rend tous les espoirs permis. La céréaliculture, qui est la reine des cultures dans notre wilaya, dont la vocation reste essentiellement agricole, en dépit des efforts faits depuis quelque temps pour son industrialisation, tient toujours la tête de l'affiche avec ses 7568 agriculteurs, dont 483 femmes. Si l'oléiculture lui emboîte le pas avec 3742 personnes, dont 283 femmes, c'est parce que l'olivier est un élément important dans le développement de ce secteur qui vise à la fois à être très productif et très perforant dans son ambition agroalimentaire. Il serait fastidieux de détailler toute la composante de ce secteur, dont on ne louera jamais assez les ressources humaines et naturelles. Nous nous contenterons de retenir un seul de ses aspects en harmonie avec vocation agropastorale: l'élevage. Si l'élevage bovin tient le haut du pavé, après l'oléiculture, avec 3742 éleveurs, dont 158 femmes, l'élevage ovin se place tout de suite après, avec 2349, dont 66 femmes. Le document que nous consultons à ce propos est assez éloquent pour se passer de commentaire. L'ovin accuse un écart assez important devant le bovin. Un écart qu'il convient de combler vu l'importance de cette filière, dont le produit reste très demandé sur le marché national. D'où la nécessité d'un vrai plan de redressement. Le programme Fnda, a attribué 215 modules au profit de 215 éleveurs ovins pour la période allant de 2018 à 2020. On appelle module un groupe de cinq femelles (brebis) et un mâle (mouton). Pour l'année écoulée, le programme a ciblé l'élevage caprin sans succès avec l'octroi de 9 modules, c'est-à-dire 45 femelles (chèvres) et 9 mâles (boucs). Chez nous, le fromage de chèvre ni sa peau ne semblent retenir l'attention de l'industrie agroalimentaire L'apiculture, en revanche, qui se case entre l'arboriculture et le maraîchage, dans ce classement, avec 1 434 apiculteurs, dont 166 apicultrices, a profité de 206 bénéficiaires d'entre eux dans le cadre de ce programme de développement agricole 2018-2020 portant l'attribution de 206 modules, chacune comportant 10 ruches. Pour l'année 2022, ce sont 34 modules qui ont été attribués à raison d'un module par bénéficiaire. La conclusion que nous pouvons tirer de cette courte étude est que l'Etat intervienne ponctuellement au niveau de chaque filière, afin d'élever la productivité à hauteur de la demande exprimée par le marché. Une manière de rendre le secteur compétitif et attractif et de fixer le cap sur le développement local.