L'industrie cimentière nationale a le vent en poupe. Elle participe de façon significative à l'émergence d'une économie productrice de richesse qui ne doit pas rester au stade de la théorie ou d'une simple vue de l'esprit. Où en est-on au juste? Il y a des petits pas qui ne trompent pas et qui laissent penser que l'Algérie a pris le train de la croissance hors hydrocarbures. Il y a eu les premières exportations de ciment. Que d'eau a coulé depuis les premières ventes destinées à l'étranger en mai 2018 effectuées par le groupe industriel des ciments d'Algérie (Gica) en direction de l'Europe. Cette opération qui était inscrite dans le cadre d'un contrat signé entre la Société de distribution des matériaux de construction (So dis mac), filiale du groupe Gica, et un trader espagnol avait porté sur l'exportation de 200 000 tonnes de ciments non pulvérisés (clinker). Cette première cargaison qualifiée «d'historique» pour le groupe Gica englobait 45 000 tonnes de ciment dont la valeur marchande avait été évaluée à plus de un million d'euros. L'appétit venant en mangeant. Les exportations de ciment ont fini par connaître un véritable boom. Ce qui a permis au pays de passer du stade d'importateur à celui d'exportateur avec des chiffres en constante évolution. Soutenu notamment par de grands projets d'habitat et de travaux publics, le secteur des matériaux de construction a accompli des progrès notables au fil des 60 années d'indépendance, aboutissant à l'autosuffisance dans ce domaine et à dégager des surplus de production destinés à l'exportation vers des marchés africains, européens et américains. À ce propos Lafarge-Algérie ambitionne d'exporter plus de 4 millions de tonnes entre ciment et clinker en 2023, a indiqué son directeur des opérations d'exportation, Salim Mokdad. Lors d'une présentation des résultats réalisés par la société, membre du groupe Holcim, spécialisée dans la production de ciment et de clinker, ainsi que ses priorités pour l'année en cours, M. Mokdad a déclaré que «Lafarge Algérie a pour objectif de dépasser les 4 millions de tonnes d'exportations de ciment et de clinker en 2023», a- t-il déclaré lors d'une présentation des résultats réalisés par la société, membre du groupe Holcim, spécialisée dans la production de ciment et de clinker, ainsi que ses priorités pour l'année en cours. L'autre ambition affichée, est, «de dépasser les 1,5 million, voire les 1,8 million de tonnes d'exportations de ciment gris», a-t-il précisé. Il faut savoir que la société a exporté 3,3 millions de tonnes, constitués de 200 000 tonnes de ciments et de clinker blancs et 600 000 tonnes de ciment gris, alors que le reste se constituait du clinker gris. Des commandes de ciments spécifiques destinées à des pays comme la Grande- Bretagne ou les Etats-Unis. Il faut souligner que l'activité de la production de ciment a connu une activité constante, ces deux dernières années, particulièrement, grâce à la multiplication des projets de réalisation de cimenteries publiques et privées. Les capacités de production sont aujourd'hui portées à plus de 40 millions de tonnes par an, alors que les besoins nationaux avoisinent les 22 millions de tonnes, selon les chiffres du ministère de l'Industrie. Cette surcapacité en matière de production avait amené les industriels de la filière à s'orienter vers l'exportation, à l'exemple du Groupe industriel des ciments d'Algérie (Gica) dont les revenus tirés de l'exportation du ciment gris et du ciment non pulvérisé (clinker), ont été proches de 1 milliard de dollars en 2022. Disposant de 17 cimenteries au niveau national, Gica produit plusieurs types de ciments adaptés aux différentes utilisations (travaux courants de maçonnerie, préparation de mortiers, grands travaux nécessitant une haute résistance, construction en milieux agressifs et forages de puits de pétrole et de gaz). Les experts sont unanimes: l'exportation du ciment a de beaux jours devant lui.