Le Parti demande sa prolongation estimant «la date du 31 août inappropriée». «Il y a des manipulations et une lenteur dans le traitement des dossiers des victimes de la tragédie nationale. La méthode d'application du projet de la charte n'est pas claire». C'est avec ces propos que la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, s'est exprimée hier sur le projet de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, lors d'une conférence de presse animée au lendemain des travaux du conseil national de son parti. «On dirait que, quelque part, il y a des responsables qui ont eu des instructions d'entraver l'application des textes», a-t-elle ajouté sans pour autant divulguer la qualité des donneurs d'ordres. La première responsable du PT considère par ailleurs le délai d'application des textes fixé à 6 mois insuffisant dans ce cas précis. «La date du 31 août est inappropriée. Il y a plusieurs personnes concernées par la charte qui n'ont pas encore bénéficié des mesures prises à leur égard», a-t-elle souligné en citant l'exemple des travailleurs qui ne sont pas encore intégrés dans leurs postes et aux familles des disparus dont la situation n'a pas encore été réglée quant à leur indemnisation. «C'est une situation très délicate. Il faut donc prendre le temps nécessaire pour la régler. Il ne faut pas aussi laisser l'occasion aux ONG de tirer à ´´boulets rouges´´ sur notre pays». Pour le Parti des travailleurs, le prolongement du délai d'application de la charte s'avère nécessaire. Par contre, le ministre de la Justice, Tayeb Belaiz a précisé récemment, rappelle-t-on, que le délai accordé aux repentis pour finaliser leur démarche expirera à la date prévue. Ce délai fixé à six mois à compter de la date de la promulgation de la charte ne sera pas prolongé, a-t-il souligné. Les partis de l'alliance présidentielle ont pour leur part évoqué la nécessité d'appliquer «rapidement» les dispositifs de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, pour combler le retard enregistré en matière de modalités avant l'expiration du délai légal pour l'application de ces lois. Ils ont demandé également le règlement des dossiers non encore résolus pour tourner la page de la tragédie nationale et «se libérer pour résoudre les problèmes des citoyens et contribuer dans la construction du pays». Interrogée sur la position du PT vis-à-vis de la professionnalisation de l'armée, Louisa Hanoune s'est dite contre cette initiative la qualifiant de dangereuse du fait qu'elle pourrait contraindre l'Algérie à prendre part aux interventions militaires internationales. «Nous avons adressé un document à ce propos au ministre délégué à la Défense, Abdelmalek Guenaïzia», dira Mme Hanoune. Elle n'a pas caché son inquiétude vis-à-vis «de la coopération militaire entre l'Algérie et l'Otan qui se concrétise peu à peu». Par ailleurs, le PT a salué la révision de la loi sur les hydrocarbures la qualifiant de reconquête des nationalisations et de victoire pour la Nation. «Quand la volonté politique existe, on peut corriger une orientation quand elle menace l'avenir du pays», a déclaré dans ce sens Mme Hanoune. Pour la responsable du PT, les amendements apportés à cette loi constituent un tournant positif irréversible qui ouvre d'autres horizons à la Nation, plaidant également pour l'arrêt de la privatisation des entreprises économiques. «Nous appelons à l'arrêt des privatisations et des fermetures des entreprises publiques et à la renationalisation des entreprises cédées», a-t-elle souligné dans ce contexte. Elle a, en outre, réaffirmé la solidarité des Algériens avec les résistances libanaise et palestinienne, victimes de l'agression israélienne, en appelant à la levée de l'interdiction des marches de soutien à ces deux peuples. Elle révèle, à ce propos, l'organisation, en novembre prochain à Alger, d'une conférence internationale de solidarité avec les femmes palestiniennes.