Le sujet relatif au traitement des dossiers des victimes de la tragédie nationale occupe, de nouveau, la scène politique nationale. Où est notre place dans le cadre de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale? Telle est la question soulevée par les associations des victimes de la tragédie nationale. A quelques jours de l'expiration de la période de grâce pour l'application des textes de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, les familles victimes de la tragédie montent au créneau. Dans un communiqué transmis à notre rédaction, l'alliance des parents des disparus, l'Organisation de la défense des droits des victimes de la tragédie nationale et le Comité de l'union des familles des disparus, sont revenus à la charge, lors de la réunion de leurs bureaux nationaux, dimanche dernier, une date qui a coïncidé avec le cinquantenaire du Congrès de la Soummam. Les signataires du communiqué ont dénoncé les anomalies qui entourent les procédures d'application de la Charte. Parmi les points jugés équivoques, ils citent l'élimination de quelques noms de victimes appartenant aux groupes terroristes de la liste des commissions d'application de la Charte, et ce, malgré le dépôt officiel de leurs dossiers au niveau de la commission de Farouk Ksentini. A ce propos, ils demandent d'ouvrir un bureau pour les recours au niveau des commissions de wilayas. Aussi, les rédacteurs du communiqué dénoncent les difficultés rencontrées pour l'obtention du certificat de décès. Dans cette situation, ils demandent à ce que leurs cas soient réglés dans les plus brefs délais. Ainsi ils exigent d'accélérer l'opération d'indemnisation pour ceux ayant déjà disposé leurs dossiers. Cette montée au créneau de ces familles intervient au moment où la scène politique nationale connait ces derniers temps une grande polémique autour de ce sujet. Mais, le point qui occupe le plus le devant de la scène est la prorogation des délais d'application. La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Mme Louisa Hanoune était la première à avoir jeté un pavé dans la mare, en estimant que le délai de 6 mois accordé pour l'application de ces textes est insuffisant. Depuis, on a assisté à des cascades de positions de la part des uns et des autres. Comme à son habitude, le MSP n'est ni pour, ni contre. C'est toujours le «oui» mais Le FLN, parti majoritaire, et de fait maillon fort de l'Alliance, souligne que cette question relève des prérogatives des autres instances, notamment l'instance juridique. Tandis que le RND a préféré ne pas avancer quoi que ce soit. De son côté, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme n'adhère pas à l'idée de prolonger la période de grâce attribuée aux terroristes toujours en activité. A ce propos, le président de la Cncppdh, a écarté toute décision de prolongation de la durée de grâce tel que cela a été revendiqué par certains partis lors d'un aparté au Forum d'El Moudjahid. Même le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M.Noureddine Yazid Zerhouni, a estimé que la période de grâce est largement suffisante. Donc, il n'y aurait plus de chance, pour les terroristes récalcitrants, de bénéficier de la charte après la date du 31 prochain. Mais, faut-il, le préciser, l'opération de traitement des dossiers des victimes de la tragédie nationale se poursuivra. Dans ce sens, l'avocat M.Merouane Azzi, également assistant auprès de la cour d'Alger, chargé de la commission pour le suivi et l'application des textes de loi sur la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, a insisté sur le fait qu'«il ne faut pas confondre entre le délai de repentance fixé dans le projet de la Charte pour la paix et le délai de traitement des dossiers des victimes de la tragédie nationale».