Le FLN se dit contre une prolongation de la mise en œuvre de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, dont la date butoir est fixée au 31 août 2006. « Pourquoi prolonger dès lors que les commissions chargées de l'application des textes au niveau des wilayas ont eu suffisamment de temps pour mener à bien cet important projet présidentiel », estime le responsable de la communication du parti au pouvoir, Saïd Bouhadja, dans une déclaration à El Watan. Le FLN réagit ainsi par rapport aux propos tenus vendredi par Louisa Hanoune, secrétaire générale du PT. Celle-ci a appelé encore une fois à la prolongation du délai de six mois, car, à ses yeux, « la date du 31 août est inappropriée ». Il y a moins d'un mois, Louisa Hanoune avait également plaidé pour une telle éventualité, avançant comme argument le fait que le recensement des victimes de la tragédie nationale présente plusieurs « anomalies ». « La manière dont a été effectué le recensement des victimes de la tragédie nationale est très mauvaise », a-t-elle estimé. Proposant « la non-fermeture de ce dossier à la date fixée », elle a ajouté qu'il ne fallait pas laisser « la braise allumée » de peur, a-t-elle dit, « que les exclus des avantages de cette loi ne basculent de nouveau dans la violence ». Intransigeance Pour le RND, il n'est pas question également de revoir les délais. Tout comme le FLN, le parti d'Ahmed Ouyahia réfute l'idée du PT, soulignant que le RND n'a ménagé aucun effort dans la campagne d'explication des textes. « Nous avons sillonné les quatre coins du pays. Des meetings ont été organisés dans pratiquement toutes les wilayas dans le but d'expliquer le contenu de la charte. Nous estimons que les délais impartis par les pouvoirs publics concernant la mise en œuvre de la charte n'ont pas besoin d'être prolongés », a indiqué, hier, le porte-parole du RND, Miloud Chorfi. Ainsi, le FLN et le RND, membres de l'Alliance présidentielle, sont sur la même longueur d'onde que le gouvernement, qui, par la voix de Tayeb Belaïz, ministre de la Justice, a déclaré récemment que « les terroristes ont jusqu'au 31 août pour se rendre ». « Au-delà, le gouvernement algérien prendra les mesures adéquates et ce conformément à la loi. » La charte pour la paix et la réconciliation nationale reste intransigeante par rapport aux terroristes impliqués dans des massacres collectifs, des viols et leur implication dans les attentats commis dans des endroits publics.