D'après un rapport de l'ONU, plus d'un milliard de personnes habitant dans des bidonvilles meurent plus jeunes Sur les 524.000 bidonvilles recensés à travers tout le pays, 60.243 bâtisses ont été résorbées, dont 58.749 habitats sommaires (ou bidonvilles) éradiqués à fin 2005. En 2004, année où la lutte contre ce phénomène a été la plus rude, 14.473 taudis ont été détruits. En 2006, la lutte continue avec 1494 destructions lors du seul 1er trimestre. Hier, c'était le tour du bidonville «Boumzar» à Bourouba dans la banlieue est d'Alger. le plus ancien bidonville du pays qui abrite 300 habitations précaires vient d'être détruit. La note de conjoncture du Cnes du premier semestre 2006, fait apparaître que les bidonvilles éradiqués ces dernières années font suite aux orientations du président de la République, Abdelaziz Bouteflika d'éradiquer définitivement ces ghettos indignes. La «bidonvilisation rampante», se profile de plus en plus en terrain extra-muros urbain en le défigurant et en portant un grave préjudice à la ville. Cette lutte prend autant d'importance si l'on sait que plus d'un milliard de personnes y habitant, meurent plus jeunes et sont plus exposées à la faim et aux maladies, indique un rapport récent de l'agence des Nations uxnies pour l'habitat. Hormis la santé, les aspects éducation, emploi, scolarisation, sont autant de fléaux qui guettent ces générations de mal lotis. Le rapport, intitulé «L'état des villes dans le monde 2006/2007», montre que ces marginaux sont «moins éduqués et ont moins d'opportunités d'emploi que les résidents des villes.» Il précise que les enfants d'Afrique sub-saharienne, vivant dans les bidonvilles ont «plus de chances de mourir de maladies respiratoires ou liées à l'eau que les enfants des campagnes», indiquant en outre que les femmes risquent davantage d'être atteintes du Sida. Le rapport onusien montre que, les cinq maladies responsables de plus de la moitié des décès d'enfants, sont la pneumonie, les diarrhées, le paludisme, la rougeole et le VIH/Sida. Elles sont davantage imputables aux mauvaises conditions de vie qu'au niveau des revenus. Evoquant le Maghreb, le rapport a pris comme exemple le Maroc, où il a été constaté que le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans, à Rabat, est «2,7 fois plus élevé dans ces quartiers déshérités qu'ailleurs». Il est signalé que l'incidence des diarrhées est très élevée chez les enfants vu leur contact direct avec des eaux polluées tout en soulignant que la pneumonie et les diarrhées «tuent chaque année plus de 2 millions d'enfants dans les PVD.» Le rapport cite par ailleurs des chiffres effarants comme «80% des habitants de Khartoum vivent dans des taudis, soit le plus fort taux pour une capitale», et d'ajouter que des grands centres urbains affichent de fortes inégalités, comme le Cap (Afrique du Sud) ou Rio de Janeiro (Brésil). En Amérique latine et aux Caraïbes, 49 millions de personnes ne disposent pas d'un espace habitable séant, est-il souligné, relevant, (pour comparer l'incomparable), que «le surpeuplement n'est pas un problème dans les régions développées, à l'exemple du Canada où moins de 1% partage une chambre avec plus de trois personnes».