Quelle place pour les handicapés dans notre société? Une question qui se pose en cette Journée nationale qui leur est dédiée. Le 14 mars a été célébré, hier, dans une sorte d'indifférence généralisée. Cela doit-il changer? La réponse est dans le propos de la présidente de la Fédération algérienne des personnes handicapées (Faph), Atika Mameri, qui retient la «nécessité de préserver et consolider des acquis importants en matière de prise en charge» de cette frange de la société. Plus explicite, l'interlocutrice, contactée, hier, par nos soins, s'est d'emblée réjouie du fait de l'existence de nombreuses mesures visant à alléger les souffrances des personnes atteintes d'handicaps, notamment celles fournies par l'Office national d'appareillage et d'accessoires pour personnes handicapées (Onaaph) et assurées par la Cnas. Cela avant d'évoquer les insuffisances, qui «neutralisent» ces acquis. L'Onaaph permet à l'handicapé de bénéficier des différents types d'appareillages. L'Office en distribue, à «l'instar d'appareils auditifs, mais la prise en charge des demandes auprès de l'Onaaph, laisse à désirer» selon les propos de A. Mameri. «De nombreux types d'appareillages à l'instar des fauteuils roulants, et des fauteuils électriques, des corsets de scoliose (destinés au traitement des déformations de la colonne vertébrale)», a-t-elle témoigné. «Le problème est essentiellement lié au manque de matière première et de pièces», a-t-elle martelé. Face à l'indisponibilité desdits appareils, destinés à rendre leur déplacement plus faciles, cette frange de la société se retrouve «livrée à un parcours du combattant», comme affirmé par la présidente de la Faph. De son côté, le DG de la protection et de la promotion des personnes handicapées au ministère de la Solidarité nationale, Mourad Ben Amzal affirme que «les programmes nationaux mis en place en matière de protection et de promotion de cette catégorie de personnes reposaient sur la prise en charge dans les domaines de l'éducation et de l'enseignement spécialisés, ainsi que l'accompagnement psychopédagogique, les mesures d'aide sociale et les mécanismes d'insertion socioprofessionnelle de cette catégorie humaine». C'est ce qui ressort grosso modo, de ses déclarations, reprises par l'APS. Ce responsable a également rappelé les programmes de prévention du handicap, qui s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie nationale multisectorielle, évoquant la sensibilisation à la prévention contre les facteurs de risque, qui entraînent le handicap et mettent en avant l'impératif de sa prise en charge précoce. Dans ce cadre, Ben Amzal a souligné la mise en place de mécanismes d'accompagnement au profit des familles ayant à charge des enfants handicapés». S'agissant de l'éducation et de l'enseignement spécialisés, le secteur dispose «d'un réseau institutionnel fort de 239 établissements spécialisés et de 17 annexes, dont 161 centres psychopédagogiques pour les enfants souffrant d'un handicap mental, 46 écoles destinées aux enfants souffrant d'un handicap auditif, 24 écoles pour les enfants atteints d'un handicap visuel, et huit centres psychopédagogiques pour les enfants handicapés moteurs», a-t-il précisé. «Ces établissements veillent à prendre en charge 24674 enfants et adolescents souffrant de différents handicaps, dont 19028 atteints d'un handicap mental, 1196 ayant une infirmité visuelle, 3830 atteints d'un handicap auditif, et 620 handicapés moteurs», a-t-il ajouté. Et d'enchaîner: «Notre département s'attelle à assurer l'accompagnement psychologique de cette catégorie sociale, dans le cadre des programmes tracés par les équipes multidisciplinaires.»