Plus de 520 000 patients assurés sociaux, en majorité des personnes aux besoins spécifiques, sont pris en charge par l'Office national d'appareillages et d'accessoires pour personnes handicapées (Onaaph), a indiqué, hier, le directeur général de l'Office, Fatah Djellal. «Au total 520 383 patients assurés sociaux, à mobilité réduite, dont des handicapés et des personnes atteints de certaines maladies, sont pris en charge par l'Onaaph en matière d'appareillages, dont 95% sont des bénéficiaires permanents», a déclaré M. Djellal. Il s'agit de 331 252 bénéficiaires des appareillages orthopédiques (prothèses, corsets, attelles), 98 375 autres bénéficiaires des aides techniques à la marche (fauteuils roulants, voiturettes à moteurs), 76 965 bénéficiaires des aides auditives et 13 791 bénéficiaires d'aides sanitaires, a-t-il expliqué. Selon le responsable, l'Office prend en charge les personnes handicapées, tous types d'infirmités confondues, notamment, les handicapés de naissance, les victimes d'accidents de la circulation ainsi que les diabétiques, a rapporté l'APS. L'Onaaph prend en charge également les personnes stomisées qui ont subi des interventions chirurgicales nécessitant l'utilisation des poches. A propos de la conformité des appareillages orthopédiques dont la garantie est d'une année, les patients possèdent, selon M. Djellal, un délai de 15 jours pour s'assurer de l'adaptation de leur produit. Il a également rassuré qu'aucun appareillage n'est remis au patient avant qu'il ne soit validé par le contrôle médical de la Sécurité sociale, affirmant que les bénéficiaires des appareillages peuvent changer leur appareil une fois tous les cinq ans en moyenne. Le DG de l'Onaaph a souligné que les bénéficiaires d'appareillages sont couverts par la Sécurité sociale qui reste le partenaire principal de l'Office. Le même responsable a fait savoir également qu'un plan de développement et de modernisation de l'Office qui s'étalera jusqu'à 2018 à été lancé pour la réhabilitation et la construction de nouvelles structures de production d'appareillages orthopédiques et des aides techniques à la marche. Il a également fait savoir que l'objectif est de développer de nouveaux produits aux normes internationales et assurer la formation pour améliorer la prise en charge des personnes handicapées dans le cadre de la mission du service public, notamment l'amélioration de l'accueil. La disponibilité des produits aux normes internationales, notamment, des nouvelles prothèses vise à assurer une meilleure fonctionnalité, un meilleur confort et une bonne mobilité du patient, a-t-il ajouté. A cette occasion, le DG de l'Office a souligné que la coordination des efforts de tous les acteurs concernés par la prise en charge des personnes handicapées est un impératif pour assurer une meilleure prise en charge de cette frange de la société. Par ailleurs, en termes d'efforts déployés pour l'intégration des personnes handicapées, dans le secteur de l'éducation, le nombre d'élèves à besoins spécifiques scolarisés est passé de 3 375 pour l'année scolaire 2014/2015 à 23 722 pour 2016/2017, selon une récente déclaration de la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit. «Le nombre d'élèves à besoins spécifiques pris en charge dans des établissements scolaires a été multiplié par sept, a-t-elle précisé, annonçant que le nombre d'enfants atteints d'autisme et d'handicap mental léger, pris en charge en milieu scolaire est de 15 406, dont 13 025 en classes ordinaires. Cependant, elle n'a pas manqué de souligner, par la même occasion que même si les progrès sont remarquables, des contraintes persistent. «Les défis son loin d'être seulement matériels ou d'encadrement. Il s'agit de certaines mentalités», a-t-elle déploré. A ce sujet, la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Mounia Meslem, a déclaré avoir fait part au Premier ministre des problèmes rencontrés par son département dans la prise en charge des enfants à besoins spécifiques. La raison, a-t-elle expliqué, est que plus de 30% des éducateurs et encadreurs sont des contractuels. Selon la ministre, il est temps de trouver une solution pour l'encadrement de cette catégorie d'enfants. A noter que pour la Journée nationale des personnes handicapées qui doit être célébrée cette année sous le slogan «Faciliter l'accès à la technologie», des programmes riches ont été élaborés dont des conférences, des activités culturelles, sportives et de loisirs au profit des enfants des établissements spécialisés d'Alger, a fait savoir la responsable du service des établissements spécialisés à la direction de l'action sociale de la wilaya d'Alger, Hayet Gouilem, précisant que les centres psychopédagogiques pour enfants handicapés mentaux et quatre écoles spécialisées dans la prise en charge des enfants souffrant de déficiences auditive et visuelle à travers la wilaya d'Alger accueillent près de 1 600 enfants. Mais, malgré toutes les bonnes initiatives lancées, décisions prises et lois votées, la situation des citoyennes et citoyens handicapés est toujours loin de la normale, de ce qu'ils attendent et sont en droit d'avoir : leur place, au sein de la société, de l'entreprise, du quotidien de tous les jours, au même titre que toute autre personne, en prenant juste en considération cette différence qu'on qualifie de «handicap». «Mettez nous au défi, et nous saurons le relever», s'est écriée une jeune fille «handicapée», au micro d'une collègue journaliste, résumant ainsi l'attente de ces concitoyens vivant la même situation. C. C.