D'ici quelques années, les Algériens ne jureront que par leurs cartes à puce. Cela relève presque de l'air du temps: le monde est géré par des puces. Ces «insectes électroniques» sont devenus quasiment incontournables. Que ce soit dans les bus ou dans les banques, dans les aéroports ou dans les universités, la puce électronique est un outil auquel on a recours quotidiennement et dans les transactions les plus infimes, voire les plus insignifiantes. C'est une véritable révolution, que d'aucuns n'hésitent pas à qualifier de «révolution des puces». Le monde s'y est mis, depuis bien longtemps. L'Algérie s'y mettra incessamment. Ces derniers temps on en parle même avec insistance. D'ici quelques années, les Algériens ne jureront que par leurs cartes à puce. En effet, la large opération d'informatisation des institutions de l'Etat, notamment financières et postales, a été menée tambour battant. Actuellement, et au niveau des postes, tous les détenteurs de compte courant postal (CCP), peuvent demander leurs cartes magnétiques. Mise en marche au mois d'octobre 2005, cette réalisation permettra aux clients de la poste de bénéficier des cartes à puce pour bénéficier aussi bien du retrait de leur argent que du paiement. Les retraits permis dans le cadre de ce service monétique sont à hauteur de 10.000 DA par semaine en une ou plusieurs fois. En dépit du tapage médiatique dont a bénéficié le lancement de cette opération, l'utilisation de ce moyen par les clients d'Algérie Poste peine à atteindre l'objectif escompté. Cela est dû certainement au manque flagrant de vulgarisation qui fait défaut à la réussite de ce moyen qui, pour les Algériens, est considéré comme ultramoderne. Pourtant, le retrait de son argent en utilisant sa carte à puce s'avère plus pratique que de passer son temps à se morfondre devant le guichet et faire du coude à coude avec ses concitoyens. De même pour ce qui concerne les banques. Ainsi, le paiement par les cartes monétiques interbancaires avance à pas de tortue. Cela, en dépit des efforts consentis par la Société d'automatisation des transactions interbancaires et de monétique (Satim). Cette dernière avait lancé, il y a de cela plus d'une année, le paiement par carte interbancaire (CIB). Pour rappel, cette opération a concerné, dans un premier temps, neuf banques et institutions financières. Il s'agit de la BNA, de la Badr, du CPA, de la BDL, de la Cnep-Banque, d'Algérie Poste, de la Cnma et la Banque Al Baraka. Il faut le dire, ce moyen de paiement est d'une flexibilité certaine. Aussi, il s'avère d'une utilité incontournable. Néanmoins, l'utilité devient de plus en plus pressante avec les cartes à puce Chifa pour la Caisse nationale de l'assurance sociale (Cnas). Ces cartes magnétiques, qui intègre un microprocesseur, ont les capacités d'enregistrer et de stocker des données tout en permettant de sécuriser l'accès à un réseau par la fourniture des informations qu'elle contient. La production de ces cartes qui débutera au cours du premier trimestre 2007, touchera dans la phase pilote 700.000 (10%) du nombre global des assureurs sociaux en Algérie, estimé à 7 millions. En outre, l'Algérie qui entre de plain-pied dans le royaume du e-gouvernement, ne compte pas s'arrêter à ce point, puisque même la compagnie aérienne nationale, Air Algérie, a lancé le programme de généralisation du e-ticketing. Cela à travers un appel d'offres lancé récemment pour la mise en oeuvre de billetterie électronique. Mais en quoi consiste un billet électronique? C'est en effet carrément un siège d'avion qu'on réserve à partir d'un micro-ordinateur et tout en restant bien chez soi. «L'information relative au voyage est stockée dans un système informatique global de la compagnie aérienne». Une fois arrivé à l'aéroport, le client n'a qu'à présenter sa pièce d'identité ou son passeport et le numéro de la confirmation de sa réservation. En sus, cette opération sera d'autant plus simple et facile avec le projet Ousratic, un PC par foyer, initié par le ministère de la Poste et des Technologies de l´information. Une autre nouveauté à retenir, c'est l'équipement des passeports en puces électroniques comprenant un élément biométrique. Cette opération entrera en vigueur, initialement, avant la fin de l'année en cours. L'opération pilote sera effectuée au niveau du poste consulaire français à Annaba, avant de voir sa généralisation totale à l'horizon 2007-2008. L'introduction de ce moyen, faut-il le souligner, permettra une meilleure sécurité et contrôle des frontières du pays. Avec tous ces procédés, on est tenté de dire que d'ici quelques années, l'Algérie sera «électronisé», cela notamment lorsqu'on apprend que même les étudiants auront droit à leurs cartes à puce. Ainsi, à partir de la rentrée universitaire prochaine, les étudiants inscrits au niveau des universités d'Alger, de Bab Ezzouar et de Tizi-Ouzou, obtiendront des cartes dotées d'une puce électronique contenant toutes les informations relatives à l'identité de son détenteur. L'étudiant gardera à son niveau cette carte tout au long de la durée de son cursus universitaire. Qui a dit que la révolution se fait uniquement par les armes? Et qui aurait dit qu'un jour le monde serait géré par une puce?