Il a appelé sa mère de l'intérieur d'un container en mer. Sa vie ne tenait qu'à «un fil»! Cinq jeunes hommes n'ont eu la vie sauve que grâce à l'intervention des éléments de la brigade de la Gendarmerie nationale de Benzerga, commune de Bordj El Kiffan, Alger. Les faits remontent à ce lundi 7 août 2006 ; les jeunes citoyens ont pu tromper la vigilance du cordon sécuritaire encadrant habituellement l'enceinte du port d'Alger. Ces derniers, vers 7h de ladite matinée, ont pu ainsi embarquer clandestinement à bord d'un bateau de marchandises qui était sur le point de mettre le cap vers le large, à destination de l'Europe. Ils se sont alors tapis à l'intérieur d'un container en prenant le soin de laisser la porte de ce dernier légèrement entrouverte, afin de pouvoir respirer. Néanmoins, et selon un scénario hitchcockien, des membres de l'équipage du navire en partance, Grand moule et appartenant à la compagnie maritime Slomar Provider, dans un processus de contrôle de routine, ont vite fait de fermer la porte du container qui vit ainsi ses locataires plongés dans le noir et privés d'air. Au fur et à mesure que les heures s'égrenaient, les cinq haraga tous originaires de la cité diplomatique dans la localité de Dergana, réalisaient à leurs dépens que leurs chances de survie à l'intérieur de leur cache allaient s'amenuisant. Et ce n'est qu'aux environs de 16h de l'après-midi, et alors que le bateau était toujours en rade, que l'un des passagers clandestins eut l'heureuse initiative d'appeler sa maman de son portable. Un appel aux allures d'un SOS qui ne pouvait souffrir le retard : «Nous sommes à l'intérieur d'un container!» lui dit-il. Sitôt informée du danger, cette dernière alerta immédiatement la brigade de gendarmerie de Benzerga dont les éléments n'ont pas tardé à coordonner les détails de l'intervention avec leurs supérieurs. L'intervention de la hiérarchie qui appuya cette unité du soutien nécessaire, notamment en permettant une coordination efficace avec les hommes de la PAF (Police algérienne des frontières) postée au port d'Alger aura enfin permis de sauver in extremis les cinq candidats à l'immigration clandestine. Bien que l'un d'eux, à sa délivrance du container, présentait des problèmes respiratoires. Il fut alors évacué dans un état jugé grave vers l'hôpital, selon des témoins sur place. Assurément, c'est grâce à la rapidité d'action et au courage des gendarmes du groupement de Benzerga qu'un tel dénouement a pu avoir lieu.