Les mauvais comportements ont la peau dure. Y compris dans un contexte de fragilité financière que vivent les ménages, notamment ceux à faibles revenus mensuels. Le gaspillage des denrées alimentaires est toujours là. Les quantités jetées débordent jusqu'à enlaidir le paysage de la ville. En effet, le centre d'enfouissement technique d'El Berka Zarga, sis la commune d'El Bouni, reçoit chaque jour quelque 530 tonnes d'ordures ménagères. Sont concernées par cette quantité de déchets, notamment les grandes communes de la wilaya, à savoir Annaba commune avec près de 200 tonnes/j suivie des communes d'El Bouni, El Hadjar et Sidi Amar. Ces quantités importantes d'ordures ménagères sont dues au gaspillage effréné, notamment en cette période du mois sacré, caractérisée par une surconsommation démesurée. Bien que le gaspillage ait enregistré cette année, un recul de 10%. Un constat, retenu d'une part, à l'actif des campagnes de sensibilisations, lancées par les acteurs concernés et d'autre part, l'inflation dont les retombées ont impacté le pouvoir d'achat du consommateur. Pour certains observateurs, l'indice du gaspillage demeure encore en deçà des résultats escomptés. En effet, la surconsommation et le gaspillage reviennent au-devants de l'actualité, chaque année, notamment durant le mois sacré. Devenu un phénomène de société, le gaspillage alimentaire est depuis le début du Ramadhan au cœur d'une campagne de sensibilisation. Une action à laquelle ont adhéré les associations, les acteurs de la société civile, la direction de l'environnement, de la santé et du commerce (DCP) entre autres. L'objectif de l'action est d'alerter sur ce fléau pour renforcer la culture de la consommation et surtout sensibiliser le citoyen sur les méfaits du gaspillage, notamment durant le Ramadhan. Ce dernier, censé être mois de jeûne, de transcendance a, au cours des dernières années, perdu de sa vocation religieuse, pour devenir le mois du gaspillage alimentaire par excellence. Ce constat alarmant suscite de vives inquiétudes sur ce fléau récurrent, qui va à l'encontre de la vocation première de ce mois béni. En somme, si les campagnes de sensibilisation sont une plaidoirie pour la prise de mesures urgentes et coercitives pour mettre fin au gaspillage alimentaire qui influe négativement sur l'économie nationale et l'environnement, c'est aussi une manière de tenter de faire revenir les consommateurs à de meilleurs comportements. Car, ces derniers ont besoin de changer de mentalité, en se détournant de la consommation excessive qui est à l'origine de l'augmentation du gaspillage.