Trois ans après, le terrorisme fait parler de lui au royaume chérifien. Cinq éléments de l'armée marocaine ont été interceptés récemment pour leur appartenance à un groupe terroriste. Sachant que les dernières arrestations d'éléments terroristes remontent au 16 mai 2003 où pas moins de 44 individus ont été interpellés, suite à l'attentat survenu dans la ville de Casablanca. Certifiant que la menace terroriste existe toujours, des sources hautement crédibles, chargées de l'information et du renseignement, ont confié à L'Expression que les agents de la DCE ont découvert, au cours de leurs investigations, que les islamistes marocains jouissent du soutien de hauts dignitaires du palais royal et d'un nombre important d'officiers des Fars, pour la plupart, originaires du Rif. Ceux-là mêmes feraient partie, ont ajouté les mêmes sources, d'une organisation dont l'objectif serait de créer un Etat islamique, dont le roi Mohammed VI serait le calife. Ce serait logique du fait que le monarque alaouite porte le titre d'émir el mouminine et descendrait d'Ali, gendre du Prophète (Qsssl). L'opération de renseignements entreprise par la DCE aurait pour origine les aveux d'un terroriste capturé dans les monts d'Asfour, en Algérie, il y a de cela plusieurs mois, avant même l'application de la loi de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Le congrès d'éléments extrémistes du FIS dissous a conforté la DCE dans ses convictions et avait renforcé le dossier du terrorisme algéro-marocain. Des informateurs dans les rangs de la Gendarmerie royale, la DT marocaine et police nationale ont permis à la DCE, ajoutent les mêmes sources, d'avoir des informations extrêmement graves comme nous l'avons indiqué dans l'une de nos précédentes éditions (voir L'Expression du 4 juillet 2004) où un accord entre terroristes algériens du Gspc et l'organisation d'El Hidjra oua takfir marocaine a été conclu pour l'entraide des deux organisations criminelles. Plusieurs rencontres ont d'ailleurs été avortées par les services de sécurité algériens, devant réunir les dirigeants des deux organisations. Dans ce contexte, nos sources ont souligné qu'une convention a été établie en Belgique lors d'un congrès d'éléments du FIS dissous, auquel une dizaine d'émirs d'El Hidjra oua takfir et d'Essalafia al djihadia auraient participé en tant qu'envoyés d'Al Aâdl oual ihsane du cheikh Yacine et du PJD d'Abdel Ilah Ben Kirane. Les noms des émirs n'étant que des pseudonymes, nos sources n'ont pas jugé utile de nous les fournir pour l'heure. S'agissant de l'accord passé entre les fils d'Abassi, D'hina, Kherbane et Kraouche avec les envoyés des branches armées des partis islamistes marocains, il présente un danger certain et constitue un véritable contrat des familles de la mafia visant à mettre, pour l'heure, le Maroc à feu et à sang. Nos sources ne manqueront pas de confier qu'après avoir servi de «laboratoire» à feu Hassan II, selon sa propre expression, l'Algérie va procéder à un transfert technologique pour suivre le même raisonnement. Selon nos sources, un tel accord aurait pu, sans l'application de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, d'un point de vue politique, signifier que les éléments de l'ex-parti continuent à activer à l'étranger par le biais de certains éléments du FIS, dont l'identité est bien connue. Sur le plan sécuritaire, les extrémistes marocains auraient testé les résidus des groupes implantés à Chlef, Relizane, Médéa, Kabylie, Annaba et Jijel, selon les informations que possèdent nos sources certains activistes islamistes marocains prétendent ne pas verser dans le piège terroriste en prenant comme exemple l'Algérie. Le terrorisme marocain a débuté en 1995 et dispose de fonds importants fournis par les «Wahhabites saoudiens» et Al Qaîda implantés à Kenitra, Tanger, Rabat et Fès pour les réseaux urbains. Selon les mêmes sources, ces terroristes marocains jouissent d'une grande facilité d'action dans le Rif. Casablanca étant un monde à part, ces mêmes sources soulignent que l'organisation terroriste marocaine aurait reçu plusieurs cargaisons d'armes en provenance du Pakistan et d'Israël, constituées de dizaines de mitrailleuses lourdes, des fusils mitrailleurs M60, des grenades, du TNT, du C4 et de la nitroglycérine. On précise également que l'activisme islamiste marocain est international. Rappelons, en effet, que des réseaux de soutien continuent d'être appréhendés par WDI GOS en Italie et que 413 individus chargés de faciliter la circulation internationale ont pu être interpellés en 2002 par les mêmes services sécuritaires italiens. Depuis le début de leurs activités, les éléments d'El hidjra oua takfir ont assassiné 368 personnes, dont des étrangers entre 2002 et 2004. Ceux-là sont soutenus par les tribus de Siba. La menace, qui règne doucement mais sûrement sur le Maroc, risque de mettre à feu le pays. Depuis les tentatives de connexion des organisations criminelles du Maroc et de l'Algérie, ont souligné notamment nos sources, avortées cependant sur la base de renseignements corroborés par d'autres obtenus auprès des services spéciaux à titre de réciprocité, les autorités sécuritaires algériennes ne laissent plus rien au hasard. La vigilance étant à l'intérieur du pays, mais elle a été renforcée à la frontière ouest, le GGF, la Dgsn, les brigades volantes des douanes reçoivent régulièrement des renforts importants et les forces spéciales de l'armée algérienne sont à pied d'oeuvre depuis. Aux dernières informations, on croit savoir que, pour sa part, le Maroc a entrepris un dispositif draconien, notamment dans les villes à forte concertation de bidonvilles.