Le CDH crée une commission d'enquête sur «le meurtre systématique de civils par Israël au Liban». Le Conseil des droits de l'Homme (CDH) a décidé la création d'une commission d'enquête sur les crimes de guerre perpétrés par l'armée israélienne au Liban durant le dernier mois. L'institution onusienne use de termes forts pour qualifier le génocide. Il s'agit de «meurtre systématique de civils», lit-on dans le texte du communiqué. Le CDH «condamne énergiquement les violations des droits de l'homme et les infractions au droit international humanitaire commises par Israël au Liban». Il demande «instamment à toutes les parties concernées de respecter les règles du droit humanitaire international». Le texte a été voté par 27 des 47 Etats membres du CDH qui a déjà adopté une résolution similaire condamnant les opérations militaires israéliennes dans la bande de Ghaza, rappelle-t-on. La haute-commissaire des Nations unies pour les droits de l'Homme, Louise Arbour, a averti vendredi les responsables des attaques contre les civils de poursuites pour «crimes de guerre». «Quand les obligations légales régissant la conduite des hostilités sont violées, la responsabilité personnelle et juridique des responsables peut être engagée», a-t-elle souligné. Mais on ne sait quels sont les recours possibles pour amener les criminels israéliens à comparaître devant le TPI, connaissant leurs précédents en matière de crimes impunis. Depuis le début de l'agression, les bombardements israéliens ont fait plus de 1000 morts au Liban dont 30% d'enfants de moins de 12 ans et plus d'un million de déplacés. Israël a également détruit les ponts et les routes pour empêcher l'acheminement de l'aide humanitaire. Comme elle a interdit tout mouvement de véhicules au sud du fleuve Litani. Dans la nuit de vendredi à samedi, elle a bombardé le convoi de civils qu'elle avait pris en otage, la veille, puis relâché grâce au concours de la Finul. Mieux, Israël a poursuivi les bombardements au Liban, samedi matin, faisant fi de la résolution 1701, votée quelques heures plus tôt, faisant obligation aux belligérants de cesser les combats, cela après une bataille diplomatique sans précédent dans les annales de l'ONU. Les Libanais savaient donc qu'Israël n'allait pas respecter les résolutions de l'ONU. Elle n'a jamais respecté les résolutions antérieures. Alors à quoi servent les résolutions? serait-on tenté de s'interroger. Israël se croit au-dessus de la loi. Forte du soutien américain et de beaucoup de pays occidentaux, elle fait le lit de la résistance islamiste qui est en train de prendre de l'ampleur. En stoppant la folie meurtrière israélienne, cette résistance deviendra l'unique interlocuteur de l'Occident dans la région du Moyen-Orient. Désormais, on est sorti du cadre de la légalité internationale. Les Arabes continuent toutefois de ressasser les discours de «paix» et «feuille de route» comme s'ils avaient perdu le sens de l'orientation dans un vent de sable auquel ils n'étaient pas préparés. Seul le Hezbollah semble comprendre la logique israélienne. Il sait que les responsables israéliens actuels viennent de l'Irgoun, qu'ils ont le crime dans les gènes. Il faudra attendre des générations pour voir naître une élite à laquelle sera destiné le discours arabe en vogue à présent. De l'autre côté de la barrière, le Hezbollah est déjà représentatif d'une nouvelle génération qui ne connaît pas la défaite. Les résistants de Marjayoun savaient qu'ils allaient gagner la bataille décisive contre Israël parce qu'ils ont appris que le Bien finit toujours par l'emporter sur le Mal.