Le ministre de l'Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, a rencontré les présidents- directeurs généraux des groupes industriels publics avec l'idée d'accélérer le processus de relance des entreprises à l'arrêt et en difficulté. Le ministre semble maintenir la feuille de route de son prédécesseur, Ahmed Zaghdar quant au recensement et au suivi des entreprises industrielles publiques à l'arrêt depuis des années où celles qui connaissaient des difficultés financières. Ali Aoun a souligné, lors de cette rencontre avec les P-DG des groupes industriels publics, qu'«il faut «accélérer la cadence de la relance des entreprises à l'arrêt et surtout respecter la feuille de route qui a été tracée auparavant pour faciliter la tâche et respecter les engagements pris par les gestionnaires des groupes industriels publics», a-t-il asséné. Lors de cette rencontre, le ministre avait insisté sur la nécessité de «multiplier les efforts afin de pouvoir asseoir une bonne gouvernance et un mode de gestion, en exploitant toutes les possibilités et les moyens de la production, et se référer aussi aux contrats de performance pour l'amélioration de la qualité des produits», a-t-il rappelé. Un autre point essentiel a été débattu lors de cette rencontre, à savoir la réactivation et la mise en valeur du rôle du conseil d'administration dans les entreprises industrielles publiques. La relance des entreprises qui sont à l'arrêt est un bon signe qui permet aux travailleurs de retrouver leur outil de travail, mais également une nouvelle ère économique où l'entreprise est d'abord un espace de production de richesse. Ce n'est plus un moyen budgétivore auquel chaque fois les pouvoirs publics s'accordent à réserver des plans d'assainissement financier sans que cela puisse avoir des retombées positives sur l'état de production des entreprises concernées. La tutelle vise à «relancer les établissements économiques à l'arrêt temporairement, aussi bien les entreprises publiques en difficulté que celles dont les patrons sont poursuivis en justice pour corruption». Donc il n'y a pas de distinction entre les entreprises; ce qu'il faut prendre en considération, c'est le fait qu'il s'agit d'entreprises nationales qu'elles soient publiques ou privées. Durant l'année 2022, 18 entreprises industrielles publiques ont repris leurs activités, les 33 établissements restants n'ont pas été relancés. Mais selon les responsables au niveau du ministère, l'année 2023 constitue l'étape phare de la relance de la majorité des entreprises industrielles publiques à l'arrêt ou en difficulté financière. Cela va permettre la création de plus de 4 900 emplois, en plus du maintien de plus de 9 000 emplois au sein des 15 établissements confisqués (par décision de justice). La tutelle s'est fixée un objectif clair durant l'année en cours, elle vise à faire de «l'année 2023 celle de la création d'emplois et de la concrétisation à projets économiques sur tout le territoire national». C'est pourquoi la démarche de la relance des entreprises publiques industrielles à l'arrêt constitue une priorité et une urgence afin de jeter les bases d'une économie productive et créatrice de richesse. Le nouveau processus de la relance des entreprises publiques industrielles s'inscrit dans une dynamique économique nouvelle. Le ministère a, maintes fois, rappelé que «l'Etat n'abandonnera pas ces groupes industriels, une feuille de route a été mise en oeuvre, basée sur l'efficacité économique et financière, dans le cadre d'un accompagnement du gouvernement, qui leur permettra de surmonter les obstacles, tout en les incitant à se repositionner sur le marché local et régional, voire même mondial», souligne-t-on. La libération des initiatives dans la gestion du secteur public et la question de la dépénalisation de l'acte de gestion, vont créer un nouveau écosystème pour des entreprises industrielles qui connaissaient une véritable crise causée par la gestion bureaucratique. Ce nouveau climat va permettre aux gestionnaires d'être les seuls responsables de la rentabilité de l'entreprise et les pouvoirs publics ne vont plus s'ingérer dans les affaires des entreprises et sa gestion, hormis l'accompagnement des groupes industriels.