Les cours de l'or noir qui ont timidement commencé la semaine qui a démarré, hier, évoluaient au-dessus des 75 dollars. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet, référence du pétrole algérien, se négociait à 75,68 dollars vers 14h30 heure algérienne. Soit à peine 10 cents de plus que la séance précédente. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en juin, dont c'est le dernier jour de cotation, progressait quant à lui de 17 cents à 71,72 dollars. Les prix du pétrole peinaient à décoller pris en étau entre l'incertitude quant à l'issue des négociations sur le plafond de la dette américaine qui pèse sur le brut, et la perspective d'une potentielle réduction de l'offre de l'Opep+. «L'impasse dans laquelle se trouvent les négociations sur le plafond de la dette américaine pèse lourdement sur le sentiment des négociants en pétrole», laissait entendre Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades. Les tractations entre le locataire de la Maison-Bblanche et le chef de file de l'opposition conservatrice, Kevin McCarthy, devaient reprendre, hier, pour tenter d'éviter un dangereux défaut de paiement des Etats-Unis après un week-end de négociations qui n'ont laissé entrevoir l'ombre d'«une percée» dans les pourparlers pour sortir de cette crise qui pourrait être fatale à la première économie mondiale aux marchés financiers et matières premières, internationaux. «La plupart des investisseurs continuent de croire en un accord de dernière minute (...) pour relever le plafond de la dette américaine», a poursuivi l'analyste. Mais d'ici là, «il faut s'attendre à une plus grande volatilité sur les marchés pétroliers mondiaux, avec de nouvelles baisses de prix probables à l'approche de la date butoir début juin», a t-il averti. Un resserrement du marché plane, cependant, et dépend «de la réalisation par l'Opep+ des réductions de l'offre promises», soulignent les analystes de CBA. Il faut rappeler que l'Opep+ doit avoir retiré au total 1,16 million de b/j du marché depuis le 1er mai et ce jusqu'à la fin de l'année 2023. Ce qui n'a vraiment pas fait grimper les prix. Cette conjoncture pas très favorable n'a cependant pas empêché le pétrole algérien d'afficher un niveau que l'on peut qualifier de satisfaisant pour le pays. Le Sahara Blend, affichait 75,61 dollars selon la dernière cotation affichée par le site spécialisé Oil price. Un niveau qui représente pour le pays 15 dollars de plus que celui qui a servi de calcul à sa loi de finances, confectionnée sur la base d'un baril à 60 dollars. Ce qui va lui permettre d'assurer l'équilibre de ses finances, d'engranger vraisemblablement des recettes substantielles pour les caisses du Trésor public, cette année encore et renflouer le Fonds de régulation des recettes qui lui sert de pare-feu. Un scénario plus que probable qui sera soutenu par des exportations hors hydrocarbures historiques (l'Algérie cible les 13 milliards de dollars en 2023) et une facture des importations qui a fondu de plus de moitié. La facture des importations avait atteint 30,4 milliards de dollars à la fin de l'année 2021, contre 64 milliards de dollars en 2014. Peut-on raisonnablement espérer des recettes substantielles à l'avenir? Il faudrait pour cela que le baril refasse une remontée plus marquée? Que disent les projections des experts? «Le prix du baril de Brent atteindra 95 dollars, d'ici décembre prochain...», avait annoncé la banque d'investissement américaine Golden Sachs qui a pronostiqué un prix du baril de Brent, autour des 100 dollars en 2024. Soit 3 dollars de plus par rapport aux estimations de mars dernier. Un niveau qui n'est pas pour déplaire à l'Algérie dont la loi de finances a été conçue sur la base d'un baril à 60 dollars.