Les cours de l'or noir qui ont donné l'impression de vouloir résister à la hausse massive des stocks de brut américain ont accentué leurs pertes hier. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril s'échangeait à 82,70 dollars vers 13h50, heure algérienne. Soit 2,44 dollars de moins que la séance précédente. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en mars, cédait pour sa part 2,38 dollars pour se négocier à 76,11 dollars. L'ampleur de cette courbe baissière s'est esquissée avec le bond surprise de 16,3 millions de barils des stocks commerciaux, annoncé mercredi par l'Agence américaine d'informations sur l'énergie, couplée à l'annonce, de ce mois de février, de la vente prochaine de 26 millions de barils tirés des réserves stratégiques américaine (SPR). C'est impressionnant, compte tenu de ce que nous avons vu ces derniers jours, a indiqué Stephen Schork, analyste et auteur du Schork Report. Cette hausse des stocks US, qui correspond à huit fois ce qu'attendaient les analystes (+2 millions), est le huitième d'affilée. Depuis mi-décembre, les réserves commerciales américaines ont augmenté de 53 millions de barils en net, a t-on fait remarquer. Des statistiques surprises que le marché a mal digéré entraînant un net repli des prix du pétrole, hier notamment. «Un gonflement des stocks commerciaux de brut de 16 millions de barils la semaine dernière, c'est baissier pour le marché, c'est incontournable!», a commenté Andrew Lebow de Commodity research Group. Le marché reste «prisonnier de la marge d'échanges entre 75 et 85 dollars pour le baril texan en attendant d'en savoir plus sur la Russie, la demande chinoise, ou encore sur le tonus de l'économie mondiale», a ajouté l'analyste. Concernant la Russie il faut rappeler qu'elle avait annoncé qu'elle réduira sa production de 500.000 barils par jour à partir du mois de mars. «La Russie va réduire volontairement sa production de 500.000 barils par jour en mars», soit environ 5% de sa production quotidienne, avait déclaré le 10 février le vice-Premier ministre russe Alexandre Novak, cité par les agences de presse russes alors que les 13 pays membres de l'Opep et leurs alliés ont assuré qu'ils ne compenseront pas cette baisse de la production de pétrole russe. Les cours de l'or noir devraient cependant rebondir assez rapidement. Ils vont vraisemblablement être à nouveau dopés par les nouvelles prévisions de l'Agence internationale de l'énergie (Aie), qui table sur une demande record de pétrole en 2023, avec un chiffre revu en hausse (101,9 millions de barils par jour) par rapport à son estimation du mois dernier (101,7millions de barils par jour). L'AIE prévoit que la demande mondiale de kérosène atteindra 7,2 millions de barils par jour (+1,1 million), soit près de 90% des niveaux de 2019. Loin derrière, la demande en pétrole de la zone Ocde devrait augmenter de 390 000 barils par jour, ce qui est bien en deçà de la croissance annuelle de 2022 (+1,2 million). Une projection va dans le même sens que celle de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui avait elle aussi relevé sa prévision mardi, à 101,8mb/j. En attendant le Sahara Blend a montré une résilience certaine s'affichant bien au dessus du Brent de la mer du Nord. Le baril de pétrole algérien pointait à 85,25 dollars le 16 février selon les dernières cotations fournies par le site spécialisé «Oilprice», enregistrant un gain de 0,45dollar par rapport à la séance précédente. Un niveau, qui représente plus de 25 dollars de plus que celui qui a servi de calcul à la loi de finances du pays, confectionnée sur la base d'un baril à 60 dollars. Ce qui augure de recettes substantielles pour les caisses du Trésor public, cette année. Elles avaient dépassé les 50 milliards de dollars en 2022.