Les prix du pétrole ont non seulement effacé leurs pertes significatives de ce début d'année, mais ils se sont élevés à un niveau qui indique qu'ils ne tarderont pas à casser la barre des 90 dollars. À condition qu'ils maintiennent bien sûr cette remarquable cadence. Le baril de Brent de la mer du Nord, référence du pétrole algérien, pour livraison en mars, affichait à 12h30, heure algérienne, 87,40 dollars. Soit 1,48 dollar de plus que la séance précédente. Son équivalant américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en février progressait pour sa part de 1,63 dollar à 81,81 dollars. La raison: le pétrole flambe dans l'espoir d'un rebond de la demande chinoise. «Les marchés sont de plus en plus convaincus que l'abandon par la Chine de sa politique du zéro Covid entraînera un fort redémarrage de l'activité économique et, par conséquent, stimulera la demande sur les marchés pétroliers mondiaux», relève Ricardo Evangelista, analyste pour ActivTrades. Il faut souligner que les restrictions draconiennes adoptées par les autorités chinoises pour faire face à la pandémie de Sars-Cov-2 ont constitué un blocage qui a ralenti la demande de pétrole dans l'Empire du Milieu, premier importateur mondial de brut. «La Chine était la principale raison de la faiblesse du pétrole (fin 2022) et la Chine est maintenant la principale raison de la reprise actuelle des prix» a affirmé Bjarne Schieldrop, analyste chez Seb. Un million de barils de brut par jour, environ, manquaient à l'appel de la demande mondiale. Les confinements lui ont porté un coup dur. Ces mesures draconiennes ont fini par exaspérer des populations lassees d'être mises sous cloche. Face aux restrictions très importantes qui sont mises en place dans le pays, des centaines de personnes ont manifesté dans plusieurs villes chinoises pour faire part de leur mécontentement et réclamer davantage de libertés politiques. Pékin a fini par changer son fusil d'épaule et mettre au placard sa stratégie zéro Covid pour endiguer la flambée des contaminations. Une décision que le marché a accueillie avec enthousiasme. La Chine étant le premier importateur et le deuxième consommateur de brut au monde. Un scénario favorable aux prix du pétrole, puisque l'augmentation attendue de la demande de la Chine et l'entrée en vigueur imminente de nouvelles sanctions à l'encontre de la Russie pourraient générer une pénurie sur les marchés et déclencher une nouvelle escalade des prix, a estimé Ricardo Evangelista.