Le Front des forces socialistes (FFS) fera prochainement une proposition concrète à l'ensemble des partenaires politiques. Cette nouvelle initiative émanant du vieux parti de l'opposition est «sans exclusive». Elle dépassera les clivages idéologiques. Le FFS invite l'ensemble des partis à des consultations en vue d'un «Pacte historique pour le parachèvement du projet national». C'est ce qu' a indiqué, hier, la formation de feu Hocine Ait Ahmed lors d'une session de son Conseil national. C'est ce qu'énonce la déclaration du premier secrétaire national du parti, Youcef Aouchiche. Autrement dit, le FFS tient à son offre politique lancée, il y a quelques années. Cette dernière présentée alors sous le label de «la reconstruction du consensus national» est à nouveau à l'ordre du jour. Visiblement, l'offre politique du FFS garde son essence et ses objectifs. A priori, il n'y a que son habillage conceptuel qui a changé. Après avoir articulé sa première tentative autour de l'idée du «consensus national», le FFS construit son offre actualisée sur une nouvelle acception. Le «Pacte historique» sera le moteur alors que le point d'arrivée souhaité, c'est «le parachèvement du projet national». L'initiative s'adresse à «toutes les forces politiques à la fois engagées dans la défense de l'Etat de droit, des libertés, de la justice sociale et intransigeante quand il s'agit de s'opposer fermement aux velléités, internes ou externes, de porter atteinte, sous quelque prétexte que ce soit, à l'intégrité et l'unité du pays, à l'Etat et ses institutions», a souligné le FFS. Ce dernier a considéré que «plus que jamais, la principale ligne de démarcation est entre forces patriotiques et cercles antinationaux». Il s'agit pour lui, de «prémunir le pays d'un nouveau cycle d'affrontement interne sur fond d'instrumentalisation de la rue». Pour cela, il a estimé «vital que la classe politique prenne ses responsabilités et se rassemble en ouvrant de vraies perspectives politiques au pays». Ces vraies perspectives «neutraliseront définitivement toute tentation de restauration d'un ordre politique qui a failli provoquer l'effondrement de l'Etat national», a affirmé le FFS. Ce dernier a rappelé son initiative de «la reconstruction du consensus national». Cette initiative n'avait pas alors reçu «un écho favorable auprès des cercles dirigeants de l'époque qui ont fait le choix irresponsable d'ignorer toute initiative susceptible de créer les conditions d'un vrai changement et de prémunir le pays contre les risques de fractures et d'implosion», a regretté le FFS. Depuis, il y a eu la révolte populaire de février 2019 qui est «la conséquence de l'obstination du pouvoir à poursuivre une voie antinationale en consacrant le règne sans partage d'une caste d'oligarques en passe de capter les richesses du pays à leur profit et au profit des intérêts extérieurs», a pointé le FFS. Pour ce dernier, «ce formidable élan populaire, dévoyé et vidé de sa substance politique par l'action combinée des cercles compradores, de groupuscules extrémistes de tous bords et d'activistes radicaux et populistes ne doit pourtant pas conduire les autorités du pays à se méprendre sur sa portée historique». Sur l'action publique, le FFS a considéré que les dirigeants du pays commettent «une erreur stratégique en pensant que concéder des espaces de liberté ferait le jeu de la subversion anti-étatique». Pour le FFS, c'est «la mise sous scellés de la vie politique qui nourrit précisément l'action des groupuscules séditieux et violents». C'est la raison pour lui d'appeler le pouvoir politique à «encourager la mobilisation populaire en renforçant les médiations politiques et sociales». En ce qui concerne les fléaux sociaux qui gangrènent la société, le FFS s'inquiète de l'avancée du chômage, harga, délinquance, consommation de stupéfiants, charlatanisme religieux... «Voilà le terreau favorable à toutes les manipulations externes et internes visant à semer le désespoir et préparer les conditions des futures révoltes sociales sur le mode actualisé des «printemps arabes» ou des «révolutions colorées», a-t-il mis en garde.