C'est l'esquisse qui a été faite par Abderrahmane Hadj Nacer, ex-gouverneur de la Banque d'Algérie, jeudi dernier, à la salle Prestige d'El Kseur, dans le cadre des activités culturelles de l'association «Isula Leqser» (les sentiers de l'amitié d'El Kseur). Une conférence-débat ayant pour thématique: «La finance internationale: la guerre des monnaies». D'emblée, en sa qualité d'expert financier, il relève la chance de l'Algérie d'être en déconnexion du système financier international. À quelque chose malheur est bon, puisque «la déconnexion de notre système financier avec le système financier international peut nous sauver des retombées négatives de la crise financière actuelle». Mais ce n'est pas une raison pour rester les bras croisés, c'est plutôt «une opportunité qu'il faut saisir afin d'en tirer profit; à titre d'exemple, faire de l'Algérie une destination des délocalisations de certaines industries européennes, notamment italienne et allemande», assène -t-il. Le seul moyen d'y parvenir, pour le conférencier, c'est de miser sur l'engineering, «puisqu'il ne peut exister de capacité autonome sans engineering autonome», en s'appuyant, dans son exposé, sur l'expertise algérienne consignée dans les cahiers de la réforme de 1986 pris comme exemple à l'université d'Oxford. Pour ce faire, l'orateur suggère le schéma directeur qui a donné naissance à la cité de Londres basé sur les trois valeurs fondamentales, à savoir l'individu, la liberté et le droit. Il faut donner la chance à nos enfants qui sont une valeur sûre et non à l'énergie en termes de pétrole et de gaz, puisque ce n'est pas une alternative durable. Elle est éphémère et, de ce fait, il faut sortir de ce cercle vicieux pour aller vers la vraie valeur qui est le travail. Hadj Nacer a suggéré de rester dans le non-alignement dans nos rapports avec le reste du monde». C'est un expert qui garde encore espoir, malgré toutes les dérives enregistrées dans plusieurs aspects et plans. Aujourd'hui, nous sommes dans un nouvel ordre mondial qui s'impose au monde donc il faut saisir l'occasion afin de mettre le pied sur le bon étrier du développement. D'ailleurs, à ce titre, pour Abderrahmane Hadj Nacer, les Brics sont une chance pour l'Algérie, pourvu qu'on y entre du bon pied, puisque toutes les conditions sont (presque) réunies pour une adhésion bénéfique à notre économie. «Les Brics s'imposent à l'Algérie de par sa position géostratégique et ses 1000 ans d'histoire consolidée par une Transsaharienne qui va jusqu'au coeur de l'Afrique. Du coup, c'est toute l'Afrique qui s'ouvre à l'Algérie», avait-il déclaré. Quant à la guerre des monnaies, pour Hadj Nacer les Etats ont peur de la cryptomonnaie puisqu'elle est démocratique, facilement contrôlable par sa traçabilité, du coup, c'est la grande course pour le contrôle de la monnaie digitale, à l'instar de la Chine qui veut créer une monnaie digitale publique.