À plus de quatre-vingt piges, le célèbre bâtonnier de Blida, Mustapha-Farouk Ksentini, reste remarquablement vigilant, et prêt à toute réplique lorsque l'intervieweur qui se trouve en face de lui, veut le mener, in- intentionnellement vers la diffamation. Le célèbre bâtonnier de Blida n'est pas facile à crocheter, lors d'interviews accordées à de jeunes journalistes très mal documentés, ou mal informés sur la valeur réelle de cet immense avocat, nationaliste, documenté, et surtout, compétent. «À tous ceux qui veulent avoir par la roublardise, et la ruse, le bâtonnier M.F. Ksentini, doivent se lever très tôt, partir plus tôt que prévu, être là avant lui, prévoir ce que lui, a déjà mis en place pour un tel rendez-vous, et surtout, se préparer aux «non» catégoriques, lancés par Me Farouk. Je leur conseille de bien se conduire face à cet homme de droit, qui ne dit jamais un mot de travers!» avait déjà averti son ami d'enfance et confrère, feu Me Hadj Rachid Morsli, qui n'aimait pas que ses confrères soient traînés dans la boue! Des décennies durant, le bâtonnier de Blida a toujours essayé de rester égal à lui-même. Les connaissances et les têtes pleines qu'il a rencontrées, lui ont servi dans son métier. Il ne voulait jamais accorder de crédit à quiconque ou à celui qui tentait de toucher à la «robe noire»! En septembre 200O, feu Me Chabbi Benouaret était venu le voir pour redresser un tort voulu par Abdelhafidh Moustiri, alors très puissant procureur général près la cour de Blida: «Bâtonnier, je viens d'être informé que le procureur général a rédigé un rapport «égorgeant» à l'encontre de Med Mounir Larbaoui, président de l'unique chambre pénale de Blida, et de Saïd, alors procureur-général adjoint, accusés par le parquetier général, de corruption, soulignant au passage que c'était sur une sèche dénonciation émanant de vous, le bâtonnier, en personne! Vous auriez annoncé au procureur général que les deux magistrats s'adonnaient à de la corruption! Alors, de deux choses l'une: c'est vrai et alors là, je n'ai rien à dire de plus, ou c'est faux, et le bâtonnier que vous êtes, êtes obligé d'apporter le plus vif démenti auprès du ministre de la Justice, en personne!» Là, le bâtonnier M.F. Ksentini, fixa un bon moment le confrère effrayé par l'info, puis déclara d'un trait: «Ecoutez, cher confrère, vous me connaissez très bien. Je ne juge jamais les juges! Je n'ai rien écrit au procureur général, qui me connaît d'ailleurs très bien. Je ne boufferai jamais de ce pain-là! Il ne s'aventurera jamais à diffamer quiconque, encore moins le bâtonnier que je suis! Je vais adresser une correspondance au ministère et laver le magistrat mis en cause par, certainement, la rumeur!» Quant à ceux qui veulent avoir le vieux malin de Ksentini, qu'ils se rassurent. Amener ce renard sous des lumières feutrées, et lui demander d'ouvrir la «boîte noire» des gens des régimes fréquentés à un moment de sa vie, c'est aller trop vite en besogne. Une fois encore, devant feue une magistrate dite de «fer», le bâtonnier de Blida a eu cette réflexion faite à la suite d'un écart du procureur général de l'audience: «Cher monsieur, si vous avez le bonheur d'avoir à votre gauche, une présidente de fer, sachez une bonne fois pour toutes que vous avez aussi et surtout, une défense «d'acier»!