Ce qui est plaisant à signaler, trois ans et des poussières, après la «délivrance» ou du moins la «semi - délivrance» de la justice, c'est la perte, en cours de route, des mauvais réflexes qui animaient alors, certains magistrats qui se permettaient des «gâteries» et autres «mesquineries» du genre de remarques déplacées et exécrables, comme aimait à les nommer, le grand, inimitable et doux bâtonnier Mustapha-Farouk Ksentini, qui s'en donnait à coeur joie pour descendre en flammes les arriérés et même les ripoux. À l'instar de ses confrères feu Me Mahmoud Khellili, feu Me Hadj Rachid Miorsli, feu Me Foudil Benaki, Me Tayeb Belarif, Me Med-Hassan Baghdadi, Me Amine Sidhoum, Me Med Djediat, Me Amine Benkraouda, Me Mokrane Aït Larbi, Me Nora Ould El Hocine-Chelli, Me Ahmed - Mansour Kassanti, Me Med Fetnassi, le bâtonnier de Blida n'a pas à rougir de ses hauts faits d'armes, surtout pendant le long règne du parti unique! Il était là aussi, durant la décennie noire, surtout après le jet de l'éponge par Ali Benflis, alors ministre de la Justice qui a refusé systématiquement de cautionner les arrestations «administratives» en masse de jeunes Algériens au sud du pays, dans un camp, comme l'avait été El Hadj Benflis, son martyr de père, durant la lutte de libération du pays! Le bâtonnier Ksentini avait entièrement approuvé le ministre! Même s'il n'a pas changé les choses, il a eu quand même de courageuses positions, comme par exemple, celle d'écrire au ministre de la Justice, en 2002, pour démentir, par l'intermédiaire de feu Me Chabi Benouaret, qui a remis à l'inspection générale du ministère de la Justice, la missive du bâtonnier Ksentini, du démenti, les allégations du procureur général de Blida, qui a précisé que l'unique président de chambre Med Mounir Larbaoui s'adonnait à la corruption! «Jamais au cours de ma carrière, je n'ai eu de telles positions, sachant qu'il fallait des preuves pour dénoncer des magistrats innocents!» avait-il entre autres écrits dans sa lettre de mise au point, adressée à l'inspection générale du ministère de la Justice! Nous ignorons si le magistrat «opprimé», a remercié, 20 ans plus tard le bâtonnier, qui a souffert le martyre durant six longues et pénibles années, fut repris dans le corps de la magistrature, à Saida puis Chlef avant de rejoindre la cour suprême.