Des lignes, des factures fictives et l'inculpation de 15 personnes. C'est vraisemblablement l'un des dossiers les plus scabreux qu'ont eu à traiter les services de la Gendarmerie nationale exerçant au niveau de la wilaya de Constantine. Pas moins de quinze personnes sont impliquées, auxquelles il est reproché des actes de malversation: faux et usage de faux, abus de confiance et d'autorité dans le traitement de convention dans le transport universitaire. Des directeurs de cités universitaires, des cadres responsables de la gestion des oeuvres sociales et des transporteurs ont joué le rôle de «contrebandiers» dans cette affaire qui vient d'être confiée à l'administration judiciaire après plusieurs mois d'investigations. Des sources très bien informées chargées du déroulement de l'enquête, ont indiqué que les éléments de la Gendarmerie nationale, n'ont rien laissé au hasard. En effet, toute personne suspecte a été entendue, qu'il s'agisse des directeurs incriminés ou de responsables des oeuvres sociales universitaires. L'enquête avait été entamée depuis le mois de mai de l'année en cours, quand le scandale sera dévoilé, suite à des dénonciations anonymes parvenues aux services de la Gendarmerie nationale, non sans conséquences, puisque les étudiants ont observé durant toute l'année universitaire des mouvements de protestation relatifs au manque flagrant de moyens de transport, notamment à la nouvelle ville de Ali Mendjeli, Didouche Mourad, Zighoud Youcef et Hamma Bouziane. D'après les évaluations de nos sources, les malversations ont coûté des milliards de centimes, qui ont été déboursés sous différentes formules d'où faux et usage de faux. A cela l'enquête a dévoilé des factures «fictives», comprendre par là, des factures qui n'ont jamais existé ce qui traduit logiquement l'inexistence de certains moyens de transport, hormis sur papier. La procédure entreprise par les présumés accusés, se résume comme suit: l'attribution d'un agrément à un moyen de transport pour plusieurs lignes, alors qu'en réalité, le transport des étudiants est assuré sur une seule ligne ; cette procédure permettait le détournement de 100 millions de centimes par an. L'enquête a également déterminé que les conventions ne sont pas respectées avec la complicité et des chauffeurs et des agents de l'administration d'où ressort la mauvaise gestion et le non-respect des heures du pointage. A cela, l'enquête ajoute de la fraude fiscale. En effet, les transporteurs ne s'acquittaient pas de leurs parts d'impôts. Ce qui prouve que les transporteurs activaient d'une manière non légale. Concernant le lourd dossier relatif à la gestion des oeuvres sociales dont le scandale avait éclaté à la cité universitaire de Nahasse Nabil, il constitue pour les enquêteurs une affaire plus scabreuse, puisqu'il concerne toutes les cités universitaires. Ce sont des dizaines de milliards qui ont fait l'objet de détournement. L'enquête a été achevée et présentée devant l'autorité judiciaire. Les enquêteurs chargés du dossier, n'ont rien révélé quant au contexte de ce détournement. En tout cas, pas avant que les accusés ne soient présentés devant le magistrat instructeur. A ce propos, il y a lieu de rappeler que le ministre de l'Enseignement supérieur avait ordonné une enquête sur la gestion des oeuvres sociales, en ciblant les responsables, les accusant d'avoir été les acteurs principaux de malversation, et de détournement.